Recours à l’acte et masochisme à l’adolescence

Recurse to act and masochism in adolescence

Psychologue clinicien, Psychanalyste, Président du Collège International de l’Adolescence (CILA), Directeur de la Collection « Expériences psychanalytiques » aux Éditions Ithaque, Professeur de Psychologie clinique et Psychopathologie et Directeur de l’Unité Transversale de Recherches : Psychogenèse et Psychopathologie (UTRPP – EA 4430), Université Paris 13, Villetaneuse, Sorbonne Paris Nord

^* houssier.florian@gmail.com

Résumé

En relevant plusieurs incises de la théorie freudienne au sujet des agirs symptomatiques, nous reprenons la notion de recours à l’acte pour penser les agirs symptomatiques adolescents, en insistant ici davantage sur leur mobile masochique inconscient. Le recours à l’acte a pour fonction d’être un support représentationnel aux conflits psychiques qui, à ne pouvoir être mis en mots, retournent au langage moteur pour trouver une issue et ainsi extérioriser la charge d’angoisse liée au vécu pubertaire sur le mode d’un message adressé à l’environnement, familial comme social. Le recours à l’acte implique un coup mégalomaniaque et un après-coup punitif, le temps de l’agissement du fantasme omnipotent, temps de dévoilement de soi, suivi d’un temps de reprise après-coup à potentialité élaborative, ouvrant sur la dépressivité inhérente au processus d’adolescence.

Abstract

Noting a number of incisions in Freudian theory on the subject of symptomatic acts, we take up the notion of recourse to the act to think about adolescent symptomatic acts, placing greater emphasis here on their unconscious masochistic motive. The function of acting out is to provide representational support for psychic conflicts which, because they cannot be put into words, return to motor language to find a way out, and thus externalise the anxiety associated with the pubertal experience in the form of a message to the environment, both family and social. Recourse to action involves a megalomaniac blow and a punitive aftermath, the time when the omnipotent fantasy is acted out, a time of self-disclosure, followed by a time of aftermath with elaborative potential, opening onto the depression inherent in the process of adolescence.