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Perspectives Psy
Volume 55, Numéro 2, avril-juin 2016
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Page(s) | 68 - 76 | |
Section | Articles originaux | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2016552068 | |
Publié en ligne | 23 septembre 2016 |
Parler clair et raison garder sur la question du genre
Speak clearly and keep one’s common sense about gender
Psychiatre, psychanalyste SPP, Professeur honoraire de l’université Paris Descartes, 31, rue Censier, 75005
Paris, France
On parle à tort et à travers du genre et de la théorie du genre. Il est stupéfiant que personne ne se soucie de la manière dont gender, après avoir été emprunté par l’anglais au français gendre au XIVe siècle, est réapparu en anglais en 1955 avec un sens ancien réactualisé. Personne, ni les dictionnaires ni les auteurs de livres entièrement consacrés au genre. On ne cite pas le texte fondateur écrit par John Money. Certes, pour diverses raisons, Money est maintenant voué aux gémonies. Mais surtout il est commode de disposer d’un mot joker qu’on peut employer comme on veut pour justifier son idéologie. Ce sera tantôt le rapport entre les sexes, tantôt la condition féminine, tantôt la critique des normes sociales; ce sera le déni de la réalité biologique, qui fait que la procréation humaine est sexuée. Le genre est simplement le statut social en fonction du sexe construit par toutes les sociétés, qu’elles reconnaissent deux sexes ou davantage. Ce statut comporte de l’arbitraire. En particulier « une valence différentielle » a conduit à l’infériorisation de la femme. On ne saurait pour autant nier l’existence de la différence des sexes : l’inégalité des droits commence seulement quand on hiérarchise les différences. On ne peut pas changer de sexe biologique; on peut inventer des statuts pour les situations difficiles, d’origine biologique ou autre, qui font souffrir les personnes : troubles du développement du sexe, transsexualisme, etc. Mais prétendre que choisir son sexe est un droit humain est une aberration.
Abstract
Everybody speaks about gender and gender theory. It is amazing that nobody is concerned by the origin of the modern meaning of gender. Gender appears in English in the 14th century, and comes from the French gendre. An ancient meaning of gender, almost forgotten, the state of being a male or a female, reappears modified in 1955. Nobody, neither dictionaries nor books entirely dedicated to gender, quotes the founding text of John Money. For various reasons, Money is now discredited. But the main reason is the convenience to use gender as a joker; everybody can use it, giving it the meaning which serves one’s ideology. It could be the relationship between sexes, or the feminine condition, or the critic of social norms; it will be the denial of biological reality: human procreation is sexed. Gender is simply the social status based on sex constructed by all societies, either they recognize two sexes or more. These statutes include always arbitrary clauses. Chiefly “a differential valence”, a belittling of women. Nevertheless the existence of sex differences cannot be denied: inequality of rights only begins when differences are prioritized. Changing biological sex is impossible; but social statutes can be invented for difficult situations, created by biology or other cause, that hurt people: disorders of sex development, transsexualism, etc. But to claim that the choice of biological sex is a human right is an aberration.
Mots clés : genre / différence des sexes / égalités des droits / troubles du développement du sexe / transsexualisme
Key words: gender / sex differences / equal rights / disorders of sex development / transsexualism
© GEPPSS 2016
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