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Perspectives Psy
Volume 55, Numéro 2, avril-juin 2016
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Page(s) | 77 - 87 | |
Section | Articles originaux | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2016552077 | |
Publié en ligne | 26 septembre 2016 |
L’intersubjectivité dans la remédiation cognitive
Cognitive rehabilitation and intersubjectivity
Praticien hospitalier, service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, GH Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France
À partir de l’observation clinique d’enfants souffrant d’un « trouble déficitaire de l’attention/ hyperactivité » (TDAH) bénéficiant d’une remédiation cognitive assistée par ordinateur, nous avons tenté de formuler une lecture psychanalytique des mécanismes qui supportent l’efficacité de ce traitement dans cette indication. Dans un premier temps, nous exposons brièvement notre hypothèse psychodynamique, à savoir que le tableau clinique du TDAH se constitue en miroir comme le reflet de quelque chose qui n’est pas en place dans l’identité de l’enfant, une faille dans son développement, dans la mise en place de son identité subjective. Prenant appui sur les thèses de Lacan, nous proposons comme hypothèse que la remédiation cognitive comme la cure analytique ou encore la relaxation en psychomotricité propose à l’enfant une expérience : il s’agit de ré-expérimenter les premiers temps de la subjectivation; la remédiation cognitive donne à l’enfant de réexpérimenter les premiers apprentissages : : parler, compter, se compter.
Ce qui confère à cette expérience sa dimension symbolique, c’est-à-dire que le sujet se tient, dégagé de son image en tant que pur reflet par la présence d’une référence tierce, c’est le signe qu’il reçoit de la part du thérapeute, comme jadis de ses parents. Notre hypothèse est que cette expérience renouvelée, dans le cadre transférentiel mis en place par le thérapeute, permet à l’enfant de franchir le seuil de la subjectivation, et de s’y tenir par la suite.
Abstract
From the clinical observation of children suffering from Attention Deficit Hyperactivity Disorder (ADHD) benefiting from computerized cognitive rehabilitation, we tried to formulate a psychoanalytic reading of the mechanisms that support the effectiveness of this treatment in this indication. First, we outline our psychodynamic hypothesis, namely that the clinical picture of ADHD is mirrored as a reflection of something that is not in place in the identity of the child, a flaw in his development in the implementation of its subjective identity. Supported on Lacan theses, we propose the hypothesis that cognitive remediation as analytic treatment or relaxation psychomotor offers the child an experience: it is re-experience the early days of subjectivation; cognitive remediation gives the child to re-experience early learning: speaking, count, be counted.
What makes this experience its symbolic dimension, that is to say that the subject stands, released from its image as a pure reflection by the presence of a third reference, that is the sign that it receives the part of the therapist, as once his parents. Our hypothesis is that this renewed experience in the transference framework established by the therapist, allows the child to cross the threshold of subjectivity, and stick afterwards.
Mots clés : attention / remédiation cognitive / psychanalyse / intersubjectivité / psychopathologie
Key words: attention / computerized cognitive rehabilitation / psychoanalysis / intersubjectivity / psychopathology
© GEPPSS 2016
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