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Perspectives Psy
Volume 46, Numéro 3, juillet-septembre 2007
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Page(s) | 215 - 217 | |
Section | Dossier : Cliniques plurielles de l'autisme | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2007463215 | |
Publié en ligne | 15 juillet 2007 |
Avant-propos : Cliniques plurielles de l'autisme
Foreword: Autism: plurality of clinical approaches
EPSM PSPH La Nouvelle Forge et CIPPA
L'autisme est une maladie énigmatique, apparaissant précocement dans le développement de l'enfant, touchant les capacités du sujet à percevoir et à comprendre le monde dans ses aspects relationnels et sociaux, et l'empêchant ainsi de s'inscrire normalement dans son environnement familial, scolaire et socioprofessionnel. Il induit une angoisse particulière chez ses proches, interroge la capacité d'être parent, frère ou sœur aussi bien que les limites de nos approches thérapeutiques.
Sur le plan clinique et médical, l'autisme est une condition essentiellement diverse et ceci d'autant plus que multipliant x 10 la prévalence, ce diagnostic a été élargi aux Troubles Envahissants du Développement (TED) dont le tableau clinique reprend celui des dysharmonies évolutives. En conséquence on voit de grandes différences évolutives et des variations interindividuelles sur les plans de la présentation clinique, de la sévérité comme sur ceux des associations avec une déficience intellectuelle ou avec une pathologie somatique [3].
Sur le plan génétique, les recherches actuelles tendent à distinguer deux sous-groupes : (1) l'un avec dysmorphie et anomalies génétiques décelables où le ratio G/F est approximativement de 1:1 (sauf bien sûr pour les pathologies liés aux chromosomes sexuels comme l'X fragile) ; (2) l'autre sans dysmorphie, où les anomalies géniques éventuelles touchent plusieurs sites ou bien concernent l'expression épigénétique, manifestant ainsi leur dépendance vis-à-vis de l'environnement. Dans ce sous-groupe, il y aurait une majorité de garçons [1].
À titre de contribution au débat concernant le diagnostic et les prises en charges des TED, et après le premier dossier offert en 2006 par Perspectives Psy, ce second dossier auquel plusieurs membres de la Coordination Internationale des Psychothérapeutes Psychanalystes s'occupant de personnes avec Autisme (CIPPA) ont contribué, replace le débat dans le contexte historique, apporte des éclairages complémentaires sur le plan médical, orthophonique et psychodynamique, et, enfin, illustre les croisements de regards thérapeutiques dans différents lieux, CATTP, Hôpital de jour, CAMSP, CMPP, IME, lieux de soins ayant pour point commun de tenter d'associer ou d'articuler psychothérapie psychanalytique et autres approches.
De manière générale, la CIPPA (site web http://www.psynem.necker.fr/cippa) entend réfléchir à l'interface entre les approches éducatives, cognitives et psychothérapeutiques en associant les familles et les parents à la prise en charge de leur enfant. Sur le plan théorique, un dialogue fructueux a déjà commencé entre les travaux des psychanalystes britanniques (Winnicott, E. Bick, Meltzer) et français (Anzieu, Haag) sur les émergences de la psyché et du moi corporel d'une part, et les neurosciences d'autre part.
Sur le plan du traitement, sans être analytiques, les approches utilisant le jeu symbolique commencent à voir leur efficacité testée dans des protocoles de recherche. L'équipe de C. Barthelemy [2] a montré, dans un échantillon limité toutefois, que l'intervention de l'adulte (phase dite de "jeu accompagné") augmente la part de jeu symbolique chez tous les enfants, avec autisme, déficience ou dysphasie. Connie Kasari et ses collaborateurs [4] ont conduit une des rares études empiriques sur le jeu symbolique comparé à l'approche comportementaliste ABA (Lovass). Les résultats sont encourageants et confirment ceux de Blanc et Barthélémy. Des résultats non publiés du suivi de ces jeunes tendent à montrer un effet durable et même supérieur du jeu chez les enfants présentant préalablement une attention conjointe. Les approches comportementales type ABA seraient plus appropriées chez l'enfant sans attention conjointe. Un autre étude récente comparant deux approches de communication facilitée souligne aussi le caractère déterminant de l'attention conjointe dans le choix de la méthode [5].
Références
- Beaudet AL. Autism : highly heritable but not inherited. Nat Med 2007 ; 13 : 534-536. [Google Scholar]
- Blanc R, Gomot M, Gattegno MP, Barthelemy C, Adrien JL. Les troubles de l'activité symbolique chez les enfants autistes, dysphasiques et retardés mentaux, effet de l'étayage de l'adulte. Rev Quebec Psychol 2002 ; 23 : 23-45. [Google Scholar]
- Cohen D, Pichard N, Tordjman S, Baumann C, Burglen L, Excoffier S, Lazar G, Mazet P, Pinquier C, Verloes A, Heron D. Specific genetic disorders and autism : clinical contribution towards identification. J Autism Dev Disord 2005 ; 35 : 103-116. [Google Scholar]
- Kasari C, Freeman S, Paparella T. Joint attention and symbolic play in young children with autism: a randomized controlled intervention study. J Child Psychol Psychiatry 2006 ; 47 (6) : 611-620. [Google Scholar]
- Yoder P, Stone WL. Randomized comparison of two communication interventions for preschoolers with autism spectrum disorders. J Consulting Clin Psychol 2006 ; 74 (3) : 426-435. [Google Scholar]
© EDK, 2010
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