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Foreword
Numéro
Perspectives Psy
Volume 43, Numéro 3, juillet-septembre 2004
Page(s) 175 - 175
Section Dossier
DOI https://doi.org/10.1051/ppsy/2004433175
Publié en ligne 15 juillet 2004

Les connaissances actuelles sur les interactions parents-enfants, dans leurs aspects tant comportementaux que fantasmatiques, sont un apport précieux pour notre compréhension du développement psychique. Processus délicat au cours duquel de nombreux troubles peuvent se produire, le début de la vie psychique requiert une attention spécifique de la part des thérapeutes. Les interventions préventives sont en effet ici essentielles. Le développement psychique est très rapide et dynamique au cours des deux premières années de la vie, et ne laisse pas de délai d’intervention aux thérapeutes. Si un trouble interactif n’est pas modifié efficacement et rapidement, les étapes ultérieures du développement de l’enfant risquent de s’en trouver affectées. On peut aussi espérer que les interventions précoces soient efficaces à long terme, en évitant des troubles futurs de l’âge adulte. De même, les nombreuses recherches sur les effets de la dépression maternelle du postpartum sur le nourrisson ont démontré l’importance d’une relation précoce mère-enfant harmonieuse, « suffisamment bonne ».

Comment repérer les interactions difficiles et à risque pour le bébé et la qualité du lien avec sa mère ? Comment comprendre et traiter ces premières relations ? Quelles interventions peuvent se faire directement auprès du bébé, lesquelles sont adaptées auprès de la mère ? Bernard Golse dresse un tableau des théories en cours sur le début de la vie, qui nous accompagnent quand nous recevons de très jeunes enfants, théorie analytique classique, apport de Bowlby et des théories de l’attachement, concepts de résilience et de narrativité. Christine Anzieu-Premmereur expose la part du jeu dans les interventions directes auprès de certains bébés, et le rôle essentiel de l’espace transitionnel dans les thérapies conjointes, où les niveaux intrasubjectif et interpersonnel sont entrecroisés. Michèle Pollack-Cornillot fait le point sur les connaissances actuelles sur les bébés crieurs qui pleurent à l’infini et submergent l’entourage par leur détresse inconsolable. Régine Prat rappelle combien l’observation des bébés selon la méthode d’Esther Bick est la voie royale pour la compréhension des premières expériences émotionnelles et des débuts du développement psychique ; méthode d’observation et aussi traitement préventif, en particulier dans les institutions concernées par les bébés. Miri Keren et Sam Tyano exposent le cas d’un petit enfant de deux ans considéré comme autiste, dont le traitement avec sa mère a permis d’éclairer les troubles précoces des interactions et de comprendre la souffrance dépressive de l’enfant.

Ouriel Rosenblum et ses collaborateurs présentent un travail longitudinal qui éclaire les troubles des interactions quand le bébé est confronté à une mère qui souffre de dépression du post-partum. Le dysfonctionnement interactif apparaît centré sur l’absence d’empathie maternelle à l’égard des manifestations affectives de son enfant. De nombreux travaux décrivent les interactions comportementales, directement observables, entre une mère et son bébé. L’approche psychanalytique s’est intéressée aux jeux du désir et du fantasme dans les interactions précoces. La corrélation entre les deux approches est saisissante, le bébé observé et le bébé au monde interne hypothétique sont bien le même dans le cadre des thérapies précoces.


© EDK, 2010

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