Numéro |
Perspectives Psy
Volume 61, Numéro 3, Juillet-Septembre 2022
|
|
---|---|---|
Page(s) | 207 - 213 | |
Section | Les Équipes Mobiles en Psychiatrie : du bébé au sujet âgé | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2022613207 | |
Publié en ligne | 15 septembre 2022 |
Équipes mobiles en psychiatrie périnatale : l’art des ponts
Mobile teams in perinatal psychiatry: the art of bridges
Psychothérapeute. Psychiatre émérite des hôpitaux, Ancien médecin chef de Pôle et chef de secteur en pédopsychiatrie, Référente pour la psychiatrie périnatale de l’Association des Équipes Mobiles en Psychiatrie (AEMP).
Plus de 30 ans ont été nécessaire au développement d’équipes mobiles en psypérinatalité, entre les équipes pionnières dès les années 90 et la création en 2021-2022 de 10 nouvelles équipes mobiles. L’historicité de cette longue gestation en France montre une évolution des pratiques sous tendues par différentes conceptualisations. Les réflexions de « l’alliance francophone pour la santé mentale périnatale » reconnaissent leur utilité dans un système gradué de soins en psypérinatalité.
Population : futurs parents, parents et bébés; du début de la conception aux 2 ans de l’enfant (les 1 000 premiers jours) pour les premières consultations avec une continuité du suivi entre le prénatal et le post-natal, si possible.
Missions
-
Prévention prévenante (incluant la prévention des maltraitances intrafamiliales) avec accompagnement et soutien à la parentalité auprès de parents demandeurs de soins mais en difficulté (maladies somatiques invalidantes, bébés sortant de néonatalogie avec soins spécifiques, anxiété parentale importante, etc.).
-
Évaluation : importance de réaliser des évaluations précoces du nourrisson quand il s’agit, par exemple, de différencier un repli relationnel dépressif d’un retrait relationnel autistique.
-
Accès aux soins précoces pour des familles en situation de grande vulnérabilité psychologique et qui ne viennent pas consulter au CMP, alors que le bébé présente des signes de souffrance somato-psychiques; accès aux soins rapide dans les dépressions maternelles du pré et post partum où la souffrance psychique peut être déniée et la demande de soin psy différée.
-
Mobilisation de la non-demande de soins psy des parents : il convient alors d’analyser cette clinique de la non-demande, avec un gradient qui va des demandes non formulées aux demandes non formulables (souvent en lien avec des traumatismes). Quand un des parents ne vient pas mais accepte des consultations thérapeutiques avec le bébé, les visites à domicile (VAD) peuvent permettre de travailler avec la triade père, mère, bébé.
-
Développement de formations et recherches-actions.
Fonctionnement
-
Pluridisciplinarité de l’équipe qui peut être composée de temps de pédopsychiatre, psychologue, psychomotricienne, cadre de santé, infirmière, éducatrice, assistante sociale, secrétaire, sage-femme et puéricultrice. Les temps de certains professionnels peuvent être partagés sur le CMP ou l’hospitalisation mère-bébé, ce qui facilite les articulations, quand il s’agit de dispositifs sectoriels.
-
Interventions en binômes pour les premières évaluations et continuité avec un binôme référent pour le suivi thérapeutique conjoint parents-bébés (auquel peut se rajouter un autre intervenant pour un soin spécifique si besoin). La fonction de contenance et continuité du binôme est ici essentielle.
-
Réunions de synthèse et d’analyse des pratiques. Travail en réseau : le tissage des liens avec les professionnels intervenant en périnatalité et impliqués en tant que médiateurs (PMI, Maternité, services sociaux, associations, etc.) est indispensable, ainsi qu’avec les collègues de psychiatrie générale. Le réseau de proximité (professionnels et réseau primaire de la famille) réalise une contenance et un système de soutien.
Nombre, durée et lieux d’intervention
-
Le nombre d’interventions est fonction de chaque problématique, le cadre se coconstruisant avec la famille : de quelques VAD pour une évaluation et orientation avec accompagnement vers un autre service, à un suivi au domicile de plusieurs mois en cas de dépression maternelle ou en cas de certaines difficultés associées, voire plus long sur plusieurs années en cas de troubles des liens.
-
La durée d’intervention est d’une heure en moyenne (+ déplacement).
-
Les lieux d’intervention sont variables : domicile, substitut du domicile (centre d’hébergement, CHRS, Maisons parentales, etc.), square, services hospitaliers.
Conclusion
Un long chemin a été parcouru pour la reconnaissance et le développement des équipes mobiles en psypérinatalité, et il est loin d’être achevé.
© GEPPSS 2022
Les statistiques affichées correspondent au cumul d'une part des vues des résumés de l'article et d'autre part des vues et téléchargements de l'article plein-texte (PDF, Full-HTML, ePub... selon les formats disponibles) sur la platefome Vision4Press.
Les statistiques sont disponibles avec un délai de 48 à 96 heures et sont mises à jour quotidiennement en semaine.
Le chargement des statistiques peut être long.