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Perspectives Psy
Volume 53, Numéro 3, juillet–septembre 2014
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Page(s) | 195 - 201 | |
Section | Articles originaux | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2014533195 | |
Publié en ligne | 22 avril 2015 |
La violence : une impasse de la relation d’objet
Violence: an impasse in object relations development
1
MD, PhD, chef du service de psychiatrie de l’hôpital Bégin, 69, avenue de Paris, 94163
Saint-Mandé Cedex, France
2
Professeur de psychologie clinique, Institut de psychologie, 71, avenue Édouard-Vaillant, 92774
Boulogne-Billancourt, France
Fondamentalement ancrée dans la vie psychique, la violence apporte l’énergie pulsionnelle nécessaire aux premiers mouvements de défense de la vie. Réponse au danger du monde extérieur pour un moi en voie de constitution, la violence semble émerger ultérieurement d’une configuration réactualisant les conditions du conflit originaire entre le moi et l’objet. Elle exige d’être considérée en la problématisant autrement que par le recours à une tendance innée à l’agressivité laquelle, au même titre qu’une référence causale à la maladie mentale, éclairerait de façon erronée un phénomène irréductible à une telle simplification. Le détour par la psychopathologie s’impose, afin de saisir ce qui a pu se jouer aux phases précoces du développement du sujet dans la construction de son moi et de sa relation objectale.
La place du processus d’identification est précisée, en la situant entre la préservation de l’investissement objectal malgré la perte de l’objet, et le maintien de l’investissement narcissique malgré l’attirance de l’objet. Mais si l’identification offre un compromis entre l’objet et le moi en participant à leur construction mutuelle, elle ne peut toujours éluder la contradiction qu’elle porte en elle et qu’elle fait peser sur le moi : le vécu d’un objet séparé du moi sans avoir pu élaborer au cours de son développement la possibilité de cette séparation, et d’un objet au même moment toujours envahissant les limites du moi, impose de s’en protéger pour préserver l’intégrité du moi.
Abstract
Fundamentally rooted in the psyche, violence brings the drive energy required for the first movements of defense of life. As a response to the threat posed by the outside world for the maturing Ego violence seems to appear later, in a configuration updating the conditions of the early conflict between the Ego and the object. Violence requires to be considered otherwise than an innate tendency to aggressiveness which, as well as a causal reference to mental illness, would incorrectly enlighten a phenomenon irreducible to such simplification. Psychopathology is needed to understand what is involved in the early stages of the development of the subject, especially the Ego and the early object relationships.
The identification processes preserve both the object investment in spite of the loss of the object, and the narcissistic investment despite the object’s attractiveness. Although iden- tification processes offer a compromise between the object and the Ego by participating in their mutual construction, contradictory psychological mechanisms cannot be avoided. Protecting Ego’s integrity will be mandatory since the subject will be experiencing at the same time the object as separated from the Ego without being able to achieve proper separation, and as pervasively invading the Ego’s boundaries.
Mots clés : violence / relation d’objet / moi / identification / psychanalyse
Key words: violence / object relations / ego / identification / psychoanalysis
© GEPPSS 2014
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