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Foreword
Numéro
Perspectives Psy
Volume 46, Numéro 4, octobre-décembre 2007
Page(s) 319 - 320
Section Dossier : Etudes cliniques en Afrique de l'Ouest - 2e partie
DOI https://doi.org/10.1051/ppsy/2007464319
Publié en ligne 15 octobre 2007

La première partie du dossier que nous avons publié dans le numéro 2/2007 de Perspectives Psy1 montre la vitalité de la pratique psychiatrique en Afrique francophone. Dans la plupart des pays de la région la psychiatrie de l’adulte est implantée depuis l’époque coloniale et dispose de solides traditions cliniques.

Il en est tout autrement de la pédopsychiatrie. Si le Sénégal peut déjà s’appuyer sur 40 ans de pratique, d’autres pays sont en train de vivre les débuts de cette discipline.

La création de services de pédopsychiatrie est une aventure qui permet de développer des pratiques innovantes. La tradition francophone de la formation des psychiatre ainsi que les liens de coopérations qui unissent nos hôpitaux ont permis le développement d’une pédopsychiatrie reposant sur des bases psychodynamiques, sur une réflexion clinique en articulations avec le monde relationnel de l’enfant, sur une prise en compte de la dimension affective mais aussi un souci des liens sociaux de l’enfant avec le monde scolaire.

Si les pratiques françaises peuvent inspirer les pratiques africaines, elles doivent néanmoins être adaptées non seulement aux influences culturelles du pays, aux habitudes éducatives, mais aussi au niveau de développement socio-économique propres à chaque pays en développement.

Sur le plan éducatif il est évident que la place de l’enfant en Afrique est différente de celle qu’il est en train d’occuper en occident. Les limites entre la société des enfants et celle des adultes sont clairement marqués. On ne parle pas aux enfants de la même façon, les parents ne jouent pas avec eux.

Naître dans un pays en développement expose à des risques comme l’importance de la morbidité infectieuse et notamment des méningites et des convulsions fébriles dues au paludisme qui peuvent laisser des séquelles cognitives. Sur le plan social la scolarisation est différente. Si l’école reprend les schémas français, séparant l’école maternelle, le primaire, le secondaire et l’université, il faut prendre en compte les classes surchargées qui peuvent accueillir jusqu’à cent élèves dans le primaire.

Une autre difficulté rencontrée par la pédopsychiatrie africaine est qu’elle est payante et que les parents attendent des résultats rapides. Souvent ils viennent consulter espérant qu’une prescription médicamenteuse réglera le problème. Un travail préliminaire est nécessaire pour qu’ils admettent la nécessité de soins prolongés et qu’ils acceptent la lente amélioration des états psychotiques par exemple. N’oublions pas également que pratiquement tous les patients qui consultent le psychiatre ont déjà rencontré un tradithérapeute.

L’exode rural occasionne pour les citadins une prise de distance avec les traditions qui sont encore pratiquées au village. Des rituels très répandus en Afrique de l’ouest comme la coupe des cheveux du nourrisson ne sont parfois pas pratiquées dans les villes.

Mais culturellement les familles africaines investissent la parole et la discussion et ils font preuve d’un formidable dynamisme dans les groupes de parents.

Des praticiens de la pédopsychiatrie en Afrique apportent un témoignage de la variété des pratiques dans ce dossier.


1

Études cliniques en Afrique de l’Ouest (1). Perspectives Psy 2007, volume 46, nº 2 (avril-juin)


© EDK, 2010

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