Mourir : travail du trépas ou euthanasie ?

Die: death work or euthanasia?

Psychiatre Psychanalyste Ancien Chef de Clinique des Hôpitaux de Lyon Ancien Attaché à l’Hôpital Gériatrique Frédéric Dugoujon de Cuire DIU de victimologie Ancien Expert près la Cour d’Appel de Lyon Membre de la Société Psychanalytique de Paris 12 A, route neuve du col de la Luère 69290 Grézieu-la-Varenne

^* alain_josserand@hotmail.fr

Résumé

La loi sur la fin de vie légalisera une exception au commandement du surmoi collectif « tu ne tueras point », fondateur de toute société. Inspirée par une opinion compassionnelle, cette exception appelle le contradictoire, qui procède ici de la connaissance. C’est par le « signal de mort à venir » que le sujet entrera dans la fin de vie, en appelant au « travail du trépas », qui lui permettra de s’effacer psychiquement avant le retrait de la vie, à la faveur de la relation exclusive à un autre. Cette relation peut être soit entravée par les états dissociés de fin de vie, qui font surgir un sentiment d’abandon, et une demande d’euthanasie ; soit récusée par une position philosophique autour du sentiment de dignité.

Abstract

The law on the end of life will legalize an exception to the commandment of the collective superego “you shall not kill”, founder of every society. Inspired by an opinion moved by compassion, this exception calls for the contradictory. This proceeds here from the contradictory. It is through the “signal of death to come” that the subject will enter the end of life, into the “process of dying”, which allows him to erase himself psychically, before withdrawal from life, thanks to the exclusive relationship with another. This relationship may be either hindered by end-of-life dissociation states, which gives life to a feeling of abandonment and a request for euthanasia; or challenged by a philosophical position around the feeling of dignity.