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Perspectives Psy
Volume 59, Numéro 3, juillet-septembre 2020
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Page(s) | 267 - 272 | |
Section | Prise en compte de la réalité psychique des soignés et des soignants en médecine intensive (2) | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2020593267 | |
Publié en ligne | 21 décembre 2020 |
Violence d’une mort chronométrée : les soignants face au prélèvement multi-organes après limitation et arrêt des thérapeutiques
Violence of a timed death: the health care team and organ retrieval after a planned cessation of treatment
Psychologue clinicienne, attachée au service de réanimation néonatale et pédiatrique, Hôpital Bicêtre, 78 rue du Général Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France
L’accompagnement de fin de vie en réanimation pédiatrique dans le contexte d’un prélèvement multi-organes (PMO) du type Maastricht 3 a la particularité d’être une mort protocolisée et chronométrée auprès d’une famille déjà connue et investie par le service. À partir du cas clinique d’un enfant dont les parents ont accepté le PMO après une limitation et arrêt des thérapeutiques (LAT), nous analyserons le vécu généré dans le service.
Afin d’interroger la violence véhiculée par cette situation, nous reviendrons sur les rituels autour de la mort dans un service de réanimation et verrons comment l’urgence du prélèvement peut mettre à mal des pratiques symboliques importantes.
Ainsi, si le discours scientifique, médical et législatif peut clairement exposer la complexité de la situation et définir spécifiquement le moment où survient le décès, cela semble plus complexe à verbaliser au niveau de l’expérience subjective. Cette confusion dans la possibilité de nommer ce qui est vécu génère une forme « d’inquiétante étrangeté ». Afin de pouvoir travailler auprès de cette clinique de l’indicible, il est nécessaire de pouvoir mettre en mots ces pratiques.
Abstract
End-of-life support in a pediatric intensive care unit in the context of an organ retrieval following Maastricht category III is particular. In that case, the death is protocolized and timed, the family being already known and taken care of by the health care team. This article is based on the clinical case of a child, whose parents accepted the organ retrieval after a planned withdrawal of life-sustaining therapies. It will analyze the unit’s experience of this situation.
In order to question the violence conveyed, we will study the usage of death rituals in an intensive care unit and analyze how the emergency of the organ retrieval can undermine several of these symbolic practices. Scientific, medical and legislative discourses can expose clearly the complexity of the situation and define the exact moment when death occurs. Verbalizing the subjective experience is much more complex. The difficulty in expressing this experience generates a form of “uncanniness”. In order to work with this clinic of the unspeakable, we must put these practices into words.
Mots clés : réanimation / cas clinique / prélèvement d’organes / mort / rituel
Key words: intensive care / clinical case / organ retrieval / death / ritual
© GEPPSS 2020
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