La case de l’homme : un rituel au service du narcissisme et de l’intégration de la loi chez l’adolescent africain

The man hut: a narcissism and law integration ritual for African adolescents

¹ Psychiatre, pédopsychiatre, Médecin-Chef, Centre Psychiatrique Émile Badiane, BP 40, Ziguinchor, Sénégal.
² Pédopsychiatre, Unité de Pédopsychiatrie du CHU de FANN, BP 5097, Dakar-Fann, Sénégal
³ Professeur Agrégé de Psychiatrie, Service de Psychiatrie du CHU de FANN, BP 5097, Dakar-Fann, Sénégal

^* diouf1976@yahoo.fr

Résumé

Les auteurs invitent à une réflexion autour du processus de l’adolescence en Afrique et à ses éléments structurants. L’expression plutôt pacifique des difficultés liées à cette période charnière de la vie, est ici étudiée et largement attribuée au mode de gestion communautaire de l’adolescence dont l’élément le plus significatif resterait l’institution dénommée « la case de l’homme ». Ce moment initiatique, de par ses richesses symboliques, narcissisantes et structurantes, serait à la fois le contenant des débordements juvéniles mais aussi le témoin de l’acceptation de la Loi (sacrée) par ces futurs adultes. L’angoisse qui point dans le discours de ces auteurs est liée à la crainte de voir les ados africains contemporains, face à la disparition progressive de ces rites, connaître les affres d’une adolescence fragile et déstructurée comme cela peut s’observer généralement dans les pays occidentaux.

Abstract

With respect to a Senegalese rite of passage the authors depict the rather peaceful expressions of adolescence in West African countries, this being mainly explained by the community management of this transitional period. One of the key structuring ingredient of this community handling is called “the man hut”. Combining rich symbolic references, narcissistic reinforcement and identity restructuring components, this initiatory moment would be at the same time the container of the youth overflows and the witness of the acceptance of the Law for these future adults. The anguish that points in the authors’discourse is related to the fear that contemporary African teenagers face the gradual disappearance of thèse rituals and consequently experience the fragile and unstructured adolescence processes as generally observed in Western countries.