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Perspectives Psy
Volume 47, Numéro 4, octobre-décembre 2008
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Page(s) | 330 - 334 | |
Section | Après le suicide, l'entourage entre crise et accompagnement | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2008474330 | |
Publié en ligne | 15 octobre 2008 |
Les suicidants et leur entourage familial
The persons who attempt suicide and their family
Psychiatre, Professeur des Universités, chef de secteur des Urgences Psychiatriques, Département Universitaire de Psychiatrie et Pôle des Urgences, CHRU de Lille Hôpital Michel Fontan, rue André Verhaeghe, 59037 Lille Cedex, France.
Pour un décès par suicide, on estime que l’on peut compter 6 endeuillés « directs » et 20 personnes au total en rapport plus indirect avec ce deuil. Si l’on applique à l’entourage des sujets ayant fait une tentative de suicide la même arithmétique que celle décrite pour les endeuillés, on aboutit à ce qu’entre 600 000 et 3 500 000 personnes soient concernées chaque année en France par la tentative de suicide d’un proche. Des changements dans l’entourage d’un suicidant peuvent souvent être retrouvés comme facilitateurs ou déclencheurs du geste suicidaire, et d’un autre côté, une tentative de suicide va retentir sur cet entourage, du moins cette partie de l’entourage à proximité immédiate du suicidant. Cette interpellation de l’entourage du suicidant est une question centrale. Dans les faits, une très grande majorité des tentatives de suicide dirigées vers les urgences hospitalières seront réadressées vers leur contexte de vie initial, moins de 24 heures après le geste ; pour d’autres, quelques jours après une hospitalisation dans une structure d’urgence ou dans un service de médecine, la sortie interviendra vers le circuit ambulatoire. En prenant une position très pragmatique, nous conclurons sur quatre questions qui devraient alors se poser systématiquement après une tentative de suicide : (1) existe-t-il un entourage ? ; (2) cet entourage est-il « suffisamment bon » (en reprenant la formule deWinnicott) ? ; (3) cet entourage est-il « suffisamment prêt » ? ; (4) faut-il prévoir d’accompagner cet entourage ?
Abstract
For each death by suicide it is estimated that six bereaved close relatives and 20 subjects in more indirect connection with that mourning. applying such a calculation to the general population, between 600.000 and 3.500.000 people would appear as concerned each year in France by the suicide attempt of a significant other. Changes in the entourage of a suicide attempter can often be found in the genesis of the attempt. In addition a suicide attempt will impact the attempter’s closest friends and relatives. The interpellation of the entourage of suicide attempter is a central question. In fact, the suicide attempts directed towards the hospital emergencies will be re-addressed back to their initial context of life, for a very large majority less than 12 hours after the attempt, for others, a few days after a short hospitalization in an emergency structure or a service of medicine, the exit will intervene towards the ambulatory circuit. Taking a very pragmatic stance, we would conclude on four issues which should be systematically addressed after a suicide attempt: (1) does it exist such a group called « entourage »? ; (2) is this entourage "sufficiently good" (with regard to Winnicott)? ; (3) is this entourage "sufficiently ready"? ; (4) is it necessary to envisage to accompany this entourage?
Mots clés : tentative de suicide / entourage / proches / postvention
Key words: words suicide attempt / relatives / significant others / postvention
© EDK, 2010
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