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Foreword
Numéro
Perspectives Psy
Volume 47, Numéro 3, juillet-septembre 2008
Page(s) 215 - 216
Section Dossier : Cliniques des soins palliatifs
DOI https://doi.org/10.1051/ppsy/2008473215
Publié en ligne 15 juillet 2008

Les soins palliatifs désignent, selon l’OMS : « une approche qui améliore la qualité de vie des patients et de leurs familles, lorsqu’ils sont confrontés aux problèmes inhérents à une maladie menaçant leur vie, grâce à la mise en place de mesures permettant la prévention et le soulagement des douleurs et des symptômes susceptibles d’apparaître en les identifiant précocement, les évaluant de façon méthodique et précise, et en les faisant bénéficier des traitements adaptés aux douleurs ou autres symptômes physiques, psychosociaux et spirituels ».

Il s’agit malgré tout d’une notion complexe, et presque paradoxale. En effet, les soins palliatifs relèveraient d’une démarche médicale avant tout (avec, au centre des choses, la douleur physique) mais qui nécessiterait une prise en charge globale, puisque s’y mêlent des données physiques, psychosociales et spirituelles (nous préférons quant à nous parler, concernant ce dernier terme, d’un dimension existentielle). Autrement dit, les soins palliatifs « forcent » l’interdisciplinarité et il en découle ce que l’on nomme une « démarche palliative », qui emprunte beaucoup à la méthodologie des Sciences Humaines, plaçant le patient et son désir avant sa maladie devenue incurable, dont les effets ne peuvent plus qu’être, au mieux, palliés.

Aborder la question des soins palliatifs dans un numéro de Perspectives Psy aurait pu se faire sous différents angles. Le plus évident aurait sans doute été d’exposer ce que recouvrent les soins palliatifs d’un point de vue pratique et éthique, jusqu’aux dérives actuelles qui érigent parfois la notion de palliatif en idéologie du « bien mourir » et donnent lieu depuis quelques années à un retour de la pensée religieuse dans des pratiques et une réflexion clinique et éthique qui gagneraient certainement à rester laïques. Mais nous avons cependant fait le choix de centrer notre propos autour de la question des soins palliatifs, du psychisme et des pratiques « psys » qui en découlent.

En effet, la période palliative est l’occasion de multiples mouvements psychiques individuels et groupaux, qui donnent naissance à des cliniques diverses. L’accompagnement des patients ne suit pas les mêmes mouvements que pour d’autres suivis, obligeant le spécialiste du psychisme à constamment repenser sa pratique et à s’adapter à la pluralité des situations présentées. Notamment l’angoisse de mort est ici saillante, pressante, et peut prendre de multiples visages. C’est aussi sans doute la nature et la rapidité des bouleversements que la période palliative instaure qui rend ce travail d’accompagnement si particulier auprès des patients, de leur entourage, mais aussi des équipes de soins qui naviguent bien souvent entre une lutte compassionnelle et un détachement protecteur et anticipateur vis-à-vis d’un deuil à venir.

Nous explorerons ensemble quelques singularités des situations palliatives grâce à des contributeurs qui tous travaillent dans des secteurs régulièrement confrontés à des situations palliatives, et qui nous livrent ici leur expérience et réflexion.


© EDK, 2010

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