Les troubles du comportement dans l’autisme : moyen d’expression de la douleur ?

Behavioural disorders in autism: a means of expressing pain?

¹ Praticien hospitalier, médecin algologue, CRA Rhône-Alpes (Centre de Ressources Autisme), Hôpital le Vinatier, CRA ; Bâtiment 211, 95, Bd Pinel – BP 30039, 69678 Bron Cedex, France
² Consultation douleur Centre hospitalier Lyon-sud, Lyon, France

^* arnaud.sourty@ch-le-vinatier.fr, arnaud.sourty@chu-lyon.fr

Résumé

Parler de trouble du comportement chez une personne « autiste » peut prêter à confusion. En effet les comportements non ordinaires sont fréquents chez ces personnes.

Une modification de comportements habituels, en fréquence ou en intensité; des comportements pouvant présenter des risques pour la personne ou son entourage font suspecter une souffrance qu’il convient d’évaluer afin de pouvoir la prendre en charge au mieux. La fréquence sous-estimée de pathologies somatiques et leur retard de prise en charge entraînent souvent des douleurs dont la seule expression peut être un trouble majeur du comportement ou un retrait inquiétant.

Dans les cas de personnes n’ayant pas le langage, ou un langage fonctionnel limité (de type écholalique par exemple), ayant aussi des particularités sensorielles, il est utile d’avoir recours à des outils d’hétéro-évaluation de la douleur [1].

Il s’agit de rendre lisible le visible [11].

Abstract

Talking about behavioural disorder in an “autistic” person can be confusing, and non-ordinary behaviour is frequent among such people.

It may be a change in normal behaviour, in frequency or intensity of a behavioural pattern, or it may be behaviour that presents risks to the person or those around them. In any of these cases, it raises suspicions about underlying suffering that must be assessed in order to be able to deal with it as well as possible.

The underestimated frequency of somatic pathologies and their delay in treatment often lead to pain, the only expression of which may be major behavioural disorder or a worrying social withdrawal.

In the case of those who cannot speak, or who have only limited functional language (of the echolalic type for example), and who also display particular sensory characteristics, it is useful to have recourse to tools for the hetero-assessment of pain.

It is about making legible what is already visible [4].