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Perspectives Psy
Volume 50, Numéro 2, avril-juin 2011
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Page(s) | 139 - 145 | |
Section | Articles originaux | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2011502139 | |
Publié en ligne | 23 septembre 2011 |
Un atelier pour sentir et penser, expérience clinique auprès d’adolescents en souffrance à l’infirmerie scolaire
The workshop to feel and think, a clinical intervention at School for suffering adolescents
1
Psychologue clinicienne, Via Garibaldi, 25, 40033 Casalecchio di Reno (Bologna), Italie. Doctorante, Laboratoire de Recherche en Psychologie Clinique (LRPC), Université de Poitiers, 97, avenue du Recteur Pineau, 86022 Poitiers Cedex, France
2
Psychiatre, Psychanalyste, Service Universitaire de l’Enfant et de l’Adolescent, 7, rue des Anciennes Serres, 86128 Saint Benoît, France
3
Professeur à la Faculté de Médecine et Psychologie, Università de Roma La Sapienza, Responsable du laboratoire de prévention Les jeunes et les accidents, Dipartimento di psicologia dei processi di sviluppo e di socializzazione, via dei Marsi 78, 00185 Roma, Italie
Ces dernières années, des recherches montrent que la souffrance psychique à l’adolescence s’exprime au travers d’un mal-être qui touche le corps. Un grand nombre de jeunes ne s’adressent pas tout de suite à des services hospitaliers, ou à des professionnels de santé. Ils préfèrent rester longtemps dans l’ombre. En dépit de cela, nous avons constaté que le nombre de jeunes qui se rendent à l’infirmerie scolaire ne cesse d’augmenter. À partir de l’hypothèse de l’inconscient métapsychologique, l’infirmerie scolaire pourrait-elle signifier autre chose qu’un lieu de soins médicaux ordinaires pour les adolescents qui y ont recours ? L’analyse des entretiens cliniques, menés auprès d’adolescents en souffrance, montre que l’infirmerie scolaire est utilisée comme « un refuge », un lieu où s’abriter face aux angoisses pubertaires irreprésentables. Le psychologue est investi alors comme nouvel objet de soutien et complète le Moi fragile du jeune sujet en lui permettant de mieux se distancier des premiers investissements parentaux. Parfois l’infirmerie peut se transformer en un lieu de support identificatoire où l’adulte est investi en tant que sujet séparé et différencié. Ainsi faisant, l’adolescent peut commencer à penser à soi, articulant les affects et les représentations, et s’inscrire dans un processus de subjectivation.
Abstract
In recent years, research showed that psychological distress in adolescence is expressed through a weakness that affects the body; many young people do not immediately seek help from hospital services or health professionals. They prefer to stay hidden in the shadow for a long time. Nevertheless, we have noticed that the number of young people who go to the School infirmary is increasing. In light of the psychoanalytic corpus, could the School infirmary mean something else than a place for medical care ? The analysis of clinical interviews conducted with suffering adolescents showed that the School infirmary had become “a refuge” which sheltered adolescents from the anxieties of the non-representable puberty. Thus, the psychologist becomes a new object which supports and completes the weak self of the young patient, since it enables him to create a distance between his parents and himself. Sometimes the School infirmary can be turned into a helpful place because the adult is seen as a separate and different subject. Then, the adolescent can start thinking about himself, playing with the affects and the representations before entering a subjective process.
Mots clés : adolescence / infirmerie scolaire / corps / psychanalyse / contenant psychique
Key words: adolescence / school infirmary / body / psychoanalysis / psychic container
© GEPPSS 2011
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