Numéro
Perspectives Psy
Volume 60, Numéro 4, Octobre-Décembre 2021
Page(s) 347 - 353
Section Pratiques psychomotrices en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
DOI https://doi.org/10.1051/ppsy/2021604347
Publié en ligne 28 février 2022

© GEPPSS 2021

Pratiques psychomotrices en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent : histoire, actualité et épistémologie

La revue Perspectives Psychiatriques propose, dans deux numéros consécutifs, un dossier thématique et d’état des lieux de la psychomotricité en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Ce projet, et cette affirmation éditoriale, disent sans doute en creux le constat d’une nécessité actuelle assez vive : celle de repréciser pour les pédopsychiatres et les équipes de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, la place et l’intérêt des pratiques psychomotrices aujourd’hui1; de leur identité, de leurs indications, de leur efficacité, au regard d’un contexte « troublé »2 et d’un double mouvement identitaire :

  • tant du côté de la pédopsychiatrie actuelle (délaissant pour l’essentiel les modèles préalables de la psychanalyse et de la psychopathologie « dynamique » voire phénoménologique dans l’épistémologie première d’une clinique du « soin psychique », élargie et dépliée alors dans toutes ses déclinaisons et dans tous les dispositifs des disciplines associées; pour s’appuyer dans la plus brûlante actualité sur une conception préférentiellement neurocognitive et neuro-développementale, fonctionnelle et comportementale, sur une épistémologie plus axée du côté de la réadaptation, de la rééducation « instrumentale » et des traitements médicamenteux);

  • que du côté des pratiques de la psychomotricité dépliées aujourd’hui (dans un projet hyper complexe et très évolutif) dans un impressionnant patchwork de techniques et de savoir-faire, aux allures de kaléidoscope, décliné entre des médiations corporelles psychothérapeutiques, de multiples techniques réadaptatives, et l’exercice plus global d’un soutien au développement, face à quoi certains prescripteurs semblent assez perdus ! Quand la pédopsychiatrie est elle-même en si grande difficulté d’identité, en crise profonde (de vocations, d’enseignements, de modèles, de moyens et de soutiens politiques et culturels); peut-être faut-il regarder avec attention les « disciplines associées » pour « se mieux voir », voir ses propres évolutions identitaires, et mieux former/informer les jeunes pédopsychiatres et psychiatres de cette discipline-ci ou de celle-là, de sa place en psychiatrie et de son « utilisation » (de ses limites bien sûr aussi), voire des perspectives et des savoirs que chacune des disciplines ouvre et « offre » à la grande famille du soin pédopsychiatrique. Et ici l’histoire autant que l’actualité de la psychomotricité, de ses techniques, de ses positionnements et de son « angle de vue » (singulièrement ici sur la perspective humaine, psychocorporelle, et développementale assez unique et complexe) nous paraît d’une brûlante actualité et d’une absolue nécessité.

À coordonner ce dossier, Catherine Potel3 et moi-même, nous avons aussi voulu entendre plusieurs questions en une… Peut-être s’agissait-il d’interroger modestement mais clairement la déclinaison actuelle des pratiques et des cliniques psychomotrices autour des grands paradigmes de la clinique pédopsychiatrique (chez le très jeune enfant, dans les troubles envahissants du développement, du côté des multiples agitations de l’enfance, vers les troubles instrumentaux et multi « dys », du côté de l’adolescence, etc.). Et par là de mieux comprendre et mieux « prescrire » quelles sont les pratiques cliniques effectives aujourd’hui des psychomotriciens ? Et ce « dossier » tente d’en rendre compte, évidemment pas exhaustivement, mais à travers des présentations cliniques et techniques très diversifiées, très élaborées et très actuelles.

Mais peut-être s’agissait-il aussi de confronter nos savoirs autour de « l’objet psychomoteur » lui-même, de sa construction « épistémologique » autant qu’historique et identitaire, du « concept » même de psychomotricité déployé au moins à partir de 4 « formants » (cf. Joly [2020]) :

  • la notion d’organisation psychomotrice héritée du père « fondateur » Julian de Ajuriaguerra et ses incidences : le corps-en-relation, le carrefour psychomoteur du lien corps/psyché au décours de toutes les étapes du développement « vie durant » (cf. Ajuriaguerra 4 vol. [2008, 2009, 2010, 2013]);

  • la notion de « trouble psychomoteur » éclairant, peut-être comme nulle autre, l’ensemble des champs de l’instrumentation, de la sensorimotricité (cf. A. Bullinger), de la cognition incarnée et du rapport au monde du petit d’homme, et de tous ses avatars : troubles « dys » troubles dits aujourd’hui du neurodéveloppement et plus globalement troubles instrumentaux et des fonctions;

  • la notion de développement psychomoteur : modèle prototypique de l’enjeu développemental (cf. Joly et Rodriguez [2011, 2021]) et véritable paradigme (selon nous « gardefou ») pour une psychopathologie du développement au XXIe siècle;

  • la spécificité et l’enjeu enfin des thérapeutiques psychomotrices, c’est-à-dire pas seulement (ou pas tant) au titre d’un catalogue de techniques réadaptatives et de rééducations cognitivo-comportementales, que plus essentiellement, historiquement et identitairement du côté de l’enjeu d’une position et d’une implication spécifique de l’approche corporelle dans le cadre d’un plein « soin psychique », d’une thérapeutique « prescrite » en pédopsychiatrie notamment, et relevant dès lors pleinement, et depuis ses sources ajuriaguerriennes de « l’esprit du soin » (Racamier).

    Premier constat, ce concept de « psychomotricité » dans ces différents enjeux et déclinaisons n’appartient d’abord pas qu’aux praticiens de ladite psychomotricité, à une seule corporation, mais bien à la communauté pédopsychiatrique tout entière, et à la psychologie ou encore à la psychopathologie clinique et développementale; pourrait-on dire et en premier lieu aux pédopsychiatres qui l’ont « révélé » et conceptualisé dans les années « 50/60/70 », ainsi qu’aux psychologues du développement et à tous les cliniciens et thérapeutes qui s’approchent de la question de la corporéité et des médiations corporelles. Ce « vecteur » psychomoteur est selon nous un objet essentiel pour penser la complexité attendue de l’humain dans sa pleine qualité psychocorporelle, intra-psychique et intersubjective; peut-être même y a-t-il là un garde-fou unique pour éviter les clivages monolithiques entre le tout et seulement génético-cognitif, et le uniquement intrapsychique et historico-relationnel - cf. entre autres Joly [2009, 2010, 2016, 2022].

Enfin, nous avons aussi voulu entendre une question épistémologique sur la « construction » des savoirs et des cliniques à travers l’histoire de la pédopsychiatrie et l’actualité tempétueuse de la santé mentale aujourd’hui. Et cette question épistémologique, partagée par toutes et tous dans les équipes pédopsychiatriques, à se dérober dans sa difficulté considérable à être saisie, n’en sera pas moins un axe porteur (fut-il discret et en arrière-plan) de notre réflexion permanente et dans la construction de ce dossier. Même si on peut penser qu’elle ne pourra peut-être être saisie que dans l’après-coup de ces présentes réflexions et présentations.

Avant de laisser la parole aux praticiens euxmêmes, dans le dépliement de passionnantes présentations cliniques très révélatrices de l’actualité des cliniques psychomotrices (Véronique Bury, Florian Vederine, Roland Obeji, Isabelle Bouillot, Claire Bertin) couvrant le champ de l’autisme et des troubles apparentés du développement, l’observation et l’accompagnement des processus précoces d’individuation et d’interaction entre bébé et parents, les troubles instrumentaux, les problématiques corporelles (voire alimentaires) des adolescents; et dans des réflexions plus épistémologiques voire théoriques sur le développement psychomoteur (Marc Rodriguez), la genèse de la représentation (J.M. Orjubin), la recherche (E. Devouche, M. Rodriguez), la formation (Anne Gatecel), voire le « travail de supervision » (A. LaurasPetit); deux mots encore pour proposer, même cursivement, quelques lignes argumentaires, plus « personnelles » celles-là, sur notre problématique et je me permets de renvoyer pour de plus amples développements à des travaux préalables et aussi à une « compilation » de travaux à paraître prochainement (Joly, 2022).

La psychomotricité est née dans les « années 50», autour d’un homme et d’un père fondateur : J. de Ajuriaguerra (cf. Joly [2013, 2016]). Ladite psychomotricité dit depuis (et quels qu’en soient les évolutions et le dépliement de ses techniques, expériences cliniques et multiples savoir-faire) le corps-en-relation et l’épistémologie complexe d’un nouage, d’un lien permanent entre corps et psyché, entre équipement et expérience, potentialités et appropriation/investissement, entre subjectif et interactif. Articulant ainsi à l’endroit désigné du psychomoteur (dans ses potentialités uniques et dans ses avatars les plus pathologiques parfois) les données d’équipement et les potentialités innées avec les développements et appropriations subjectives toujours uniques d’un parcours humain dans sa double qualité psychique et corporelle reconnue. Et depuis cet enjeu psychomoteur, se dégage et se définit en conséquence une « lecture » psychomotrice, ou une « vision » psychomotrice, du développement bien sûr, mais tout autant des grandes entités morbides et plus spécifiquement encore du « fonctionnement des fonctions » (cf. Joly [2022, 2021, 2018, 2009, 2010].

Les thérapeutiques psychomotrices - pour reprendre le terme préférentiel soutenu en pédopsychiatrie par Ajuriaguerra dès 1959 - se déploient dès lors autour d’une clinique aiguisée de ce lien corps/psyché et de ses avatars tout au long de la vie dans des processus de croissance ou d’involution développementale de la naissance à la sénescence, mais dans nombre de souffrances psychiques ou fonctionnelles de l’humain dites à l’endroit du corps, ou pour lesquelles l’approche corporelle paraît préférentielle. Très loin de l’ancien débat entre rééducations et thérapies, le plus loin possible des clivages et le corps et le psychique, entre les enjeux (et apports) neuro-cognitifs et les enjeux proprement psychiques historiques, relationnels et affectifs, la richesse et la diversité même des savoir-faire, des savoirs et des techniques de la psychomotricité sont une richesse « intermédiaire », un point de passage, un agent de liaison, et un kaléidoscope épistémologique peut-être aussi, mais assurément une palette de couleurs complémentaires dont le « peintre » prescripteur (pédopsychiatre) peut jouer et la profession (psychomotrice) s’enorgueillir. À cet endroit technico-clinique nombre de questions pourraient (devraient ?) (ou ont déjà été notablement) être explorées : le cadre, la position du thérapeute en psychomotricité, les indications, la spécificité des processus thérapeutiques, etc., etc. Toutes ces questions débordent l’enjeu et l’espace de ce présent dossier et je renvoie aux différents travaux et revues spécialisées de la psychomotricité.

Il s’agit en vérité, à travers cette idée de psychomotricité (et depuis Ajuriaguerra) d’un véritable objet fondateur de la compréhension de l’humain dans son développement, sa pathologie et ses potentialités. Il s’agit de la prégnance du corps dans la relation à l’autre, de la source corporelle, sensorielle et psychomotrice de notre être au monde, du lien entre corps et psyché dans toute son épaisseur, sa potentialité créatrice et ses conséquences; mieux d’une respiration permanente entre corps et psyché, du corps vers la psyché et de la psyché vers le corps, vectorisant, pour tout sujet, une manière singulière d’habiter son corps, un « style » psychomoteur, et des contraintes et conséquences éventuelles sur le développement harmonieux ou pas, la fabrication d’éventuels symptômes, des potentialités uniques et spécifiques de réalisations psychiques autant que cognitives. Il s’agit du lien même consubstantiel, au fondement de tout sujet, du corps et de la psyché.

Et, in fine, à prendre cet élément au sérieux épistémologiquement, historiquement, théoriquement et techniquement, cela signifie qu’en substance et entre corps et psyché, la psychomotricité ne peut faire autrement que de convoquer et d’articuler les apports les plus fondamentalistes (des neurosciences, de la cognition et des sciences développementales) avec les apports les plus subjectifs et relationnels de notre être (psychanalyse ou phénoménologie); qu’à perdre un seul élément de ce nouage, de cette intrication subjective serrée entre corps et psyché, on perd la psychomotricité tout entière… Et tous ceux qui hier ont voulu faire de la psychomotricité une pâle « psychanalysette » détachée de toute option développementale voire instrumentale et motrice, ou que ceux qui aujourd’hui singent et vénèrent la seule aune (scientiste et illusoire) de la mesure pragmatique de la fonction et de la rééducation instrumentale de cette dite fonction, ont perdu chacun et à chaque endroit l’objet psychomotricité. Que derrière cet objet épistémique, la corporation des praticiens attendus spécifiquement dans l’expérience thérapeutique, la remédiation rééducative, ou le soutien éducatif et développemental de ladite psychomotricité ne peut exister (et l’analyse socio-historique et culturelle de nos métiers de la santé et de l’accompagnement en témoigne en permanence) ne peut émerger, subsister et au final n’exister que si cette tension, cette dialectique entre disciplines dans la globalité complexe reconnue de notre être psychomoteur est respectée et travaillée.

Si la psychomotricité est ainsi un carrefour un nœud : l’exact entrecroisement à l’endroit du corps-en-relation, de l’équipement et de l’investissement, du somatique et de l’équipemental croisé avec le psychique et l’historique relationnel, croisement de Soi avec le monde et les autres, de la qualité spécifiquement psychique de l’homme dans son corps et dans la tension permanente entre intraet intersubjectif… Si l’on comprend en profondeur ce carrefour psychomoteur, s’en déduisent immédiatement pour la pédopsychiatrie (sa mère nourricière !) un effet et une perspective : cette notion de psychomotricité et de « corps en relation » est le chaînon manquant d’une vision développementale et psychopathologique « complexe » qui intéresse (ou devrait intéresser) tous les partenaires (chercheurs, théoriciens et praticiens, ou cliniciens de toutes obédiences) bien au-delà de la seule corporation des psychomotriciens. Et s’ouvrent ici tant de perspectives de recherches et d’authentiques partenariats de réflexions pour ouvrir à une psychopathologie développementale complexe du XXIe siècle; et cette notion carrefour croise indéfectiblement en son cœur psychomoteur identitaire les enjeux du développement et de la neuropsychologie avec la question instrumentale et fonctionnelle et celle de l’investissement psychique, de l’historicisation et de la pulsionnalisation desdites fonctions (le fonctionnement des fonctions) pour déboucher sur une conception hyper complexe des troubles instrumentaux, autant que de personnalité ou des conduites, aujourd’hui tous écrasés dans une inflation de diagnostics miséreux au seul titre des conduites manifestes et des fonctions. Entre l’Homme Neuronal et le Sujet de l’Inconscient il y a place « obligée » pour un Être Psychomoteur qui, en plus de désigner un troisième lieu de l’humain, ouvre à cet endroit le chaînon manquant d’une vision globale de l’être humain autant dans une vision développementale complexe, que dans la considération de sa globalité somato-psychique (cf. Winnicott), et du côté de l’articulation même entre corps et psyché des données équipementales du soma croisées avec les données intrapsychiques et intersubjectives (historiques autant qu’environnementales et actuelles); prenant d’une seule main conceptuelle l’incarnation et l’habitation corporelle, la qualité d’«être en corps» et la qualité spécifiquement psychique (consciente, inconsciente, historique, psycho-affective et pulsionnelle) de l’homme.

S’ouvre enfin ici depuis l’enjeu reconnu de la psychomotricité, un véritable plaidoyer pour ce que j’ai appelé ailleurs un «troisième corps ». Le corps - jusqu’à l’organisation psychomotrice chère à Ajuriaguerra et aux troubles instrumentaux ou du développement qu’on appellera « psychomoteurs » - le corps n’est pas donné dès le départ, il est le résultat d’une construction, qu’il faudrait penser comme une auto-organisation complexe non pas surgie ex nihilo ou accomplie transcendentalement, mais construction émergeante dans l’interaction permanente avec la psyché (et originairement avec la psyché d’un autre), à partir des expériences et des éprouvés du corps-en-relation dans sa confrontation avec le monde et dans son bain continu déprouvés et de sensations. Si le corps et la psychomotricité ne sont pas qu’un catalogue machinal fait de juxtapositions de comportements, qu’un simple complexe instrumental modulaire et neuro-fonctionnel, et renvoient bien à une intériorité et à une épaisseur subjective de chair, d’éprouvés et d’investissements; ce corps ne peut s’appréhender par le seul bout de sa matérialité somatique ! Il n’existe en vérité que d’être un kaléidoscope pluridimensionnel : 1/ substrat somatique et matière biophysiologique, voire corps neuro-fonctionnel et instrumental; mais aussi 2/ un corps habité des expériences et de la rencontre incarnée avec le monde (corps moteur de l’acte et l’éprouvé, corps tonique, épaisseur de la chair, trous et enveloppes du corps, etc.), et un corps drainé, animé, vectorisé - animé, investi, subverti, potentialisé ou inhibé - par le circuit pulsionnel; et enfin 3/ corps psychisé (représentations de soi, représentations-affects et représentations de choses corporelles, images du corps, fantasmatisation et subversion libidinale du corps psychique) par quoi je suis Moi, avec mes mirages et mes symptômes, au sein d’une histoire psychique et d’une appropriation subjective.

La psyché trouve, quant à elle, sa source dans son soubassement corporel qui se faisant est tout autant substrat et poussée bio-somatique voire physiologique qu’expériences du corps-en-relation dans la rencontre avec l’autre psychique (en son corps et en sa psyché). La personnalisation dans le corps (au sens de Winnicott) est pour tout un chacun et depuis les tout débuts du petit d’homme, un lent et continu travail d’intégration des expériences, des éprouvés comme des fonctions et des bases somatiques, la construction d’un sentiment continu d’existence « l’élaboration imaginaire de parties, de sensations ou de fonctions somatiques », et au bout du processus une psychisation au pôle représentatif des images de soi qu’on appelle aussi images du corps. Pendant que la psyché s’épaissit et s’approprie elle-même dans un processus de subjectivation pour l’essentiel pris sur ce commerce du corps-en-relation et sur ses expériences du corps permettant en retour et une meilleure habitation corporelle et une subversion ou un investissement fécond des différentes fonctions corporelles jusqu’à la vectorisation des enjeux cognitifs et instrumentaux.

Liens d’intérêt

L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.


1

Dans la même nécessité et la même direction (et l’esprit de ce présent dossier en est directement « inspiré ») a eu lieu fin 2019 une journée scientifique de la SFPEADA sur le même sujet et autour de la même attente : cf. Journée SFPEADA de novembre 2019 « Bébés, Adolescents une psychomotricité à géométrie variable (entre psychopathologie et thérapeutique une approche multidimensionnelle) » coordonnée par C. Potel.

2

La pédopsychiatrie (et toutes les disciplines associées au sein du vaste champ de la santé mentale) au moins autant que la psychiatrie générale est/sont dans une crise contemporaine profonde… au bord de la rupture ou de l’effondrement à suivre tant de communiqués de toutes les associations professionnelles et autres sociétés savantes, et selon nombre de collègues qui en témoignent tour à tour avec dans les titres de leurs articles et autres plaidoyers des signifiants qui disent la profondeur du malaise (« la pédopsychiatrie ne veut pas mourir », « les psychiatres survivront ils ? », « la crise de la pédopsychiatrie », « le cri d’agonie de la psychiatrie », un « secteur en danger de mort », etc.) ; une crise majeure, profonde voire affolante qui se déplie tout autant dans toutes les professions associées de la santé mentale et d’évidence aussi en psychomotricité.

3

Psychomotricienne, psychothérapeute, formatrice en relaxation analytique. Membre de la SFPEADA, IFP Pitié-Salpêtrière, faculté de médecine, Sorbonne université, Paris, France.

Références

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