Numéro
Perspectives Psy
Volume 50, Numéro 4, octobre-décembre 2011
Page(s) 359 - 367
Section Libre cours
DOI https://doi.org/10.1051/ppsy/2011504359
Publié en ligne 9 février 2012

Cette présentation de l’équipe de l’hôpital de jour de l’EPI par ses différentes interventions témoigne de comment chacun, à partir de son éthique et de sa pratique, travaille avec l’ensemble d’une famille. Une première partie détaillera cela, la dynamique du transfert au singulier et l’articulation psychothérapique institutionnelle d’un hôpital de jour. La seconde partie montrera comment la construction d’une alliance thérapeutique s’appuyant sur l’écoute psychanalytique et la psychothérapie institutionnelle se révèle fructueuse.

Corps familial et langage

Nous allons tenter, au cours de cette observation, de représenter comment peut se déployer autour, et avec un jeune garçon et sa famille, la polyphonie institutionnelle. Jean a été en traitement pendant 6 ans à l’Epi. Il avait déjà reçu des soins à temps complet pendant 4 ans dans l’Hôpital de Jour qui nous l’a adressé lorsqu’il avait 8 ans. Au sein de ce premier Hôpital de Jour, il a bénéficié d’une psychanalyse – 3 séances par semaine. Son analyste le considérait comme un enfant « psychotique avec des traits autistiques ».

À l’arrivée de Jean à l’EPI, l’équipe qui nous le confie s’empresse de nous révéler « qu’elle a laissé le père de côté » pendant tout ce temps. C’est pourtant, en s’appuyant sur les liens qui réunissent nos deux Hôpitaux de Jour, que le père de Jean choisit notre institution, malgré l’avis de sa femme qui aurait préféré un lieu plus comportementaliste.

Gardant en mémoire qu’il est indispensable de donner une place à ce père au sein de notre institution, nous proposons d’emblée des entretiens familiaux mensuels, extrêmement réguliers. Le cadre des consultations familiales est aménagé de manière assez originale pour notre Hôpital de Jour : c’est le trio formé par la psychologue institutionnelle, l’éducatrice référente et le psychiatre consultant, moi-même, qui recevra cette famille tous les mois pendant 6 années. Parallèlement, Jean est reçu 3 séances par semaine par un des psychanalystes de l’EPI qui rencontrera à plusieurs reprises son père et sa mère. Cette dernière entamera à sa demande une psychanalyse avec l’autre psychanalyste de l’EPI, au cœur de l’institution.

C’est grâce à ce travail à plusieurs voix que Jean, enfant sans parole à son arrivée, se mettra à parler à 13 ans comme l’avait prédit un professeur à son père, homme qui a pu être un Autre pour ce père pour qui il n’y a pas souvent d’Autre. Une seule parole avait suffi pour que cette prédiction se réalise.

Jean est élevé par des parents polyglottes. D’origines respectivement libanaise et palestinienne, la mère en outre a passé son enfance au Sénégal. Les parents de Jean lui parlent aussi bien dans leur langue maternelle qu’en français. La mère de Jean reprend son activité professionnelle un mois après sa naissance ; Jean est gardé jusqu’à 18 mois par son père et sa grand-mère maternelle, l’arrière-mère pour Fédida. C’est à la crèche, à 18 mois, que les troubles du contact et de la communication sont repérés. À 3 ans, Jean souffre de troubles du sommeil et de l’alimentation ; il ne se déplace qu’en poussette et marche sur la pointe des pieds. La propreté est acquise à 4 ans. À son arrivée à l’EPI, le langage de Jean se limite à quelques mots, en revanche il est en relation avec les autres et utilise avec efficacité les moyens de communication extra-verbaux. Il faut souligner que le père de Jean avait été arraché à ses parents à l’âge de 7 ans à cause de la guerre : il nous dira « dès l’âge de 7 ans, j’étais un ancien combattant ; je me suis fait tout seul ».

Les parents de Jean viennent avec une demande : « qu’il parle ».

Nous proposons des consultations familiales régulières car, en suivant Gisela Pankow, nous considérons que la destruction dans la psychose des structures fondamentales de l’ordre symbolique, qui apparaissent au sein du langage et qui contiennent l’expérience première du corps, correspond aux zones de destruction dans la structure familiale. Nous avons tenté de réparer les structures cassées à partir des zones de destruction et des débris de structure symbolique. Nous pouvons dire que notre pâte à modeler fut ce dispositif thérapeutique : la psychologue institutionnelle, l’éducatrice et la psychiatre accueillant chaque mois ce « corps familial ». Jean était vécu comme partie aussi bien du corps de sa mère que de celui de son père. Il ne pouvait exister seul. Dès la première séance, son père a bien précisé qu’il attendait que son fils parle afin qu’il puisse se débrouiller quand lui et sa femme ne seraient plus là. Il s’agissait de trouver un accès au domaine du psychiquement « non-représentable ». Au cours de ce travail, les rôles de chacun ont pu se définir : Monsieur a pu devenir un mari et un père, Madame une femme et une mère et donc Jean leur enfant, puis un jeune homme, le sujet de sa parole.

Longtemps, Jean s’est arrêté sur le seuil des portes, fasciné par chaque clé qui passait à la portée de sa main ; il se précipitait sur ses clés dans un état d’excitation intense, jubilant de les faire entrer dans la serrure mais persistant à rester sur le seuil de la porte et du langage. L’idée qu’il pouvait s’agir d’un trognon de parole nous a aidés à supporter cette répétition épuisante. Dans le même temps qui dura des mois, Jean obstruait sa bouche avec sa main qui gardait l’empreinte de sa denture.

Nous avons repéré trois temps qui furent nécessaires à la reconstruction des zones brisées de cette famille qui ont permis à Jean de pouvoir s’installer dans son corps et dans sa parole.

  • Premier temps : l’enfant chié, l’enfant expulsé.

Jean, à son arrivée à l’Hôpital de Jour était propre. L’année de ses 10 ans, l’âge auquel, à l’EPI, on entre dans le groupe des grands, Jean se met à déféquer dans son pantalon suscitant chez nous un mouvement d’exaspération. Il nous est devenu très vite insupportable de devoir nettoyer Jean. Nous nous sentions agressés, manipulés. Les dimensions agressive et érotique de cet épisode encoprétique étaient facilement repérables mais nous ne savions pas quoi en faire à tel point que chaque soir, Jean repartait dans son taxi avec un petit paquet contenant son pantalon couvert de merde. C’est au bout de quelques jours, lorsque prenant en compte l’intensité de notre propre agressivité envers les parents de Jean, que nous avons appris que le père de Jean mettait chaque soir le petit paquet directement à la poubelle. Une synthèse clinique a permis que nous puissions nous imaginer aborder cette question lors d’un entretien familial. Cet échange qui nous paraissait dans un premier temps irreprésentable s’est déroulé dans un climat de bienveillance et de confiance qui a permis au père de Jean de nous dire qu’il continuait à laver les fesses de son fils comme à un tout petit allongé sur sa table à langer : image effrayante. Cette séance mettra fin à cet épisode d’encoprésie. Au décours de ce travail, Jean a commencé à exprimer des sentiments de tristesse et de colère.

  • Deuxième temps : l’enfant cogné.

Longtemps, le père de Jean avait été évité par les différentes personnes qui s’étaient occupées de son fils en raison de la froideur, de la méfiance et de la violence difficilement contenue, qui émanaient de lui. On peut dire qu’il faisait peur. Dix mois après l’épisode que nous venons de relater alors que le travail de thérapie familiale se déroule avec régularité, le père de Jean nous sidère par un passage à l’acte au cours d’une séance. Alors qu’il vient de dire à Jean à plusieurs reprises de ne pas se lever de son fauteuil, son fils ne lui obéissant pas, il se lève brutalement et donne un coup de poing dans le dos de son fils. Nous restons pétrifiés, muets, avant de reprendre le fil de l’entretien ne pouvant que dire à Jean « vous avez mis votre père en colère ». Il fallait supporter ce passage à l’acte qui n’était déjà plus un acting-out sans en être détruit afin de pouvoir ensuite parler de la violence de Monsieur avec son entourage et de la peur qu’il pouvait inspirer lorsqu’on était en désaccord avec lui.

  • Troisième temps : l’enfant différent.

Le père de Jean assène qu’il ne peut accepter que Jean ait un point de vue différent du sien que parce qu’il ne parle pas. Pour cet homme, on ne peut qu’être ensemble, on ne peut pas être avec. Pour cet homme, arraché à ses parents, qui se définit depuis l’âge de 7 ans comme un ancien combattant, dire au revoir, c’est dire adieu. Pour cet homme, la séparation c’est la rupture. Il nous dira « quand on aime en étant un peu loin, on prend un risque ». Jean a enfin pris le risque à 13 ans de prendre la parole. Son père avait enfin pris sa place.

Passer la parole

Je suis éducatrice coréférente du groupe des grands à l’hôpital de jour l’EPI et j’interviens également dans le cadre du service de suite. Je vais vous parler d’abord de la façon dont je m’inscris, à cette fonction, dans le travail avec les familles. Ensuite de comment nous avons essayé de soutenir les mouvements de Jean, au cours des entretiens familiaux, et comment en retour, ce matériel d’entretiens a éclairé notre pratique.

Au cours des dernières années, le cadre du travail avec les familles s’est beaucoup assoupli et ouvert, permettant sur la base des consultations médicales une implication pluridisciplinaire élargie. D’une part, les familles que nous recevons nous amènent à une lecture plus globale de leurs difficultés. D’autre part, autour de la question des droits du patient s’instaurent d’autres rapports en termes de partenariat. Enfin, et surtout, les effets du travail institutionnel avec les conceptions des différents professionnels ont conduit à repenser nos positionnements dans le rapport aux familles et la place de l’enfant dans ce dispositif.

Après il s’agit toujours de montages singuliers, où, avec chaque famille, nous avons à inventer et aussi à nous adapter. En place d’éducateurs, je dirais que cet aspect de la prise en charge conjugue le formel et l’informel : les entretiens réguliers en consultation, les réunions rassemblant les parents, mais aussi les « pas de porte » du matin et du soir, les contacts téléphoniques plus où moins organisés… tout ce qui fait l’accompagnement au quotidien. Accompagnement proche qui pourrait a priori sembler moins évident auprès des plus grands, mais le contexte du passage d’un groupe a l’autre (marquant la temporalité), le travail intensifié de l’autonomie puis les projets d’orientation à la sortie (et donc la perspective de la séparation) nécessitent justement des liens resserrés. Comme s’il fallait tout ce temps de la prise en charge pour trouver ensemble une justesse d’échanges à la fois étayante et supportable pour chacun. Comme s’il fallait parvenir à se rassembler pour pouvoir bien se séparer.

Ensuite, parmi nous, chaque éducateur s’inscrit dans ce travail auprès des familles dans des investissements différents, selon les parcours et les pratiques, selon aussi ce que nous percevons des attentes de l’enfant et de ses parents. Car chacun d’eux s’empare différemment des dispositifs proposés, qu’il y a lieu souvent de réaménager. Parfois nous avons le sentiment au mieux de participer à ce que puissent s’instaurer les échanges tout juste indispensables à la prise en charge de l’enfant dans l’institution. Mais souvent, l’enfant et sa famille utilisent ce cadre pour travailler à une meilleure compréhension de ce qu’ils vivent et à une redéfinition de la place de l’enfant dans la dynamique familiale. À nous de jouer et de déjouer ce dans quoi nous sommes entraînés, avec le risque de réagir en miroir, d’être indifférenciés, vécus comme les bons parents, en rivalité, persécuteur, persécuté… Le dispositif des entretiens et la dimension toujours présente du travail institutionnel nous permet de nous engager dans une certaine liberté de pensée et d’intervention. Si, dans notre fonction, nous sommes dans un fil, dans une histoire avec un enfant, un adolescent qu’il va falloir soutenir au plus près dans sa position de sujet, nous pouvons aussi, dans un jeu d’identifications souples, être sensible et accessible à ce qu’expriment ses parents. Avec eux, nous partageons, à une toute autre place certes, mais nous partageons d’avoir à prendre soin d’un enfant. Il s’agit de se rendre disponible à ce qui va surgir dans l’entretien, à « faire feu de tout bois », à jouer ce qui se joue sur la scène familiale. De l’échange, à nos différentes places, des perceptions, des regards, des émotions, nous parions que chacun – enfant, parent – aura la ressource de trouver écho et d’en faire quelque chose pour lui-même.

Durant 3 années, j’ai donc été l’éducatrice référente de Jean. Dès son passage dans le groupe des grands, je reçois beaucoup d’appels téléphoniques de sa mère, en quête de ce que fait Jean à l’Epi. En fin d’appel, elle me remercie de m’occuper de son fils. De cette pratique, je perçois la dimension intrusive, aussi une forme d’annulation de nos différences (elle me remercie comme une autre elle-même). Je perçois aussi de la détresse, de la culpabilité et une forme de confiance qu’elle m’accorde d’emblée. Elle instaure un mode d’échanges qui lui convient, à moi de le transformer avec ce que je souhaite y mettre, c’est-à-dire la façon dont je lui parlerai de son fils.

« J’ai besoin de parler » nous dit-elle aussi, comme pour s’excuser. Parler. Parler, cela représente la blessure visible dans les entretiens, ce qui effondre le père et la mère, de façon différente, ce qui stigmatise Jean dans ce lieu où l’on parle. Et moi ça me fait beaucoup penser, d’autant que tout : ma place dans le dispositif, les questions de Madame, le silence de Monsieur et surtout les postures, les gestes, les mimiques de Jean… tout me dit que je dois bien parler à ces parents de leur enfant qui ne leur parle pas avec les mots qu’ils attendent… et qui du coup, pensent-ils, ne leur parle pas du tout. Nous, nous pensons qu’il parle puisque, dans une certaine mesure, nous le comprenons et que lui aussi nous comprend.

Dès les premiers entretiens familiaux, ce que je pressens des enjeux autour du langage et de la séparation sont présents. Jean, qui est venu sans difficulté, se tortille sur son siège (qu’il a choisi à coté du mien), touche son pantalon, tout en adresses muettes et désespérées vers moi, en mimiques craintives vers son père retranché dans un silence hostile, blessé… Je dis combien c’est difficile pour moi de voir Jean tellement en détresse. Madame a les larmes aux yeux. Elle nous dit qu’elle croit que son fils ne parle pas parce qu’il a peur. Nous évoquons qu’il nous amène cependant à parler d’un épisode pénible récent, une histoire de pantalon sali qui a sans doute mis son père très en colère. Nous comprenons dans cet échange autour du quotidien que Monsieur attend de son fils qu’il se tienne bien et qu’il obéisse, puisqu’il ne comprend pas. Du pantalon sali nous parlons de Jean qui grandit, du choix de ses vêtements, de qui décide de la tenue le matin… La conversation s’anime, Jean manifeste beaucoup d’intérêt, guettant les mouvements de chacun et les écarts, les positions différentes qui peuvent s’exprimer de façon très dramatisées puisque ces parents nous le permettent et même nous y engagent. Monsieur nous dira qu’il accepte que son fils devienne adolescent parce qu’il a des problèmes et que se séparer participe d’« un grand risque. »

Ces échanges participent à éclairer pour moi ce que Jean nous fait vivre au quotidien : il se tient en permanence à coté de nous, juste en peu en arrière, vigilant, en anticipation anxieuse de nos moindres mouvements à son égard, relié par le regard et ce qu’il engage en permanence de lui à nous, de nous à lui, peu mêlé aux autres jeunes, se plaçant entre nous lorsque nous nous parlons, s’emparant dès qu’il peut de nos clés, fonçant sur les portes qu’il tente d’ouvrir, de fermer, dans un besoin compulsif de ranger, chaque chose identifiée à sa fonction… Il nous amène à nous adresser sans cesse à lui. Vous pouvez imaginer l’intensité des investissements, des questionnements, des émotions et des mouvements parfois très partagés autour de ce jeune, intensité dont lui et moi nous nous servons pour nourrir les entretiens. Il s’agit bien de construire dans la parole quelque chose de vivant, dont Jean et ses parents puissent se saisir, pour le transporter ailleurs que dans ce bureau, ailleurs que dans cette institution. Parce qu’il ne suffit pas que sa mère, et nous ici, dans une relation très proche, nous ayons le sentiment de se comprendre avec Jean, il lui faut s’inscrire et exister au monde. Alors il est possible de restituer à cette mère ce que fait son fils à l’Epi tout en préservant son espace. De fournir des représentations d’un jeune qui change, qui cherche sa place dans ce groupe de grands, qui apprend à se faire respecter, à se défendre… Jean commence à sa façon à orienter les discussions, en fonction de ce qu’il m’adresse (et de ce que m’adressent aussi mes collègues), j’avance plus avant où reste plus réservée. Parfois je passe outre en lui expliquant qu’il ne peut pas maîtriser non plus la teneur de nos échanges. À l’Epi, les premiers mots apparaissent.

Lors d’un autre entretien, je rapporte une séquence de l’atelier d’arts plastiques. Jean, qui aime faire de la pâte à sel et maintenant manipuler la colle à papier, sans souci de laisser une trace, refuse catégoriquement, obstinément, de peindre, alors que par ailleurs il dessine ses premiers « bonhommes ». Notre collègue médecin consultant commente ce que çà lui évoque : transporter de la peinture du pot à la feuille, c’est enlever à un endroit pour ajouter à un autre, c’est comme le langage : on se défait de quelque chose qu’on livre, qu’on abandonne… Jean m’adresse des regards éperdus. À la séance suivante d’arts plastiques, Jean saisit le pinceau et enduit de peinture le tissu qui lui servira à fabriquer sa marionnette. Avec ma collègue professeur d’arts plastiques, nous entendons clairement deux mots : « peinture » et « travail ».

Certains entretiens sont soporifiques et j’en sors découragée, ou même ressentant de la colère et une forme de culpabilité : je me sens démunie, comme vidée, avec « rien à raconter ». À l’Epi, nous nous sentons englués avec Jean dans une forme d’intemporalité. Jean est un gentil garçon et il nous endort. Fermement soutenues par nos collègues, nous allons travailler à cette agressivité nécessaire, à être moins sous le charme de ses progrès et plus dans les exigences, au-delà des mots qu’il semble nous livrer en pâture… Il se bat, dirait on, avec le langage et avec moi aussi (le mot « putain » suivra de près le mot « pain » longtemps attendu)… Dans les entretiens qui suivent, Madame nous dit qu’elle ne se met jamais en colère avec son fils.

Puis Jean grandit beaucoup, vocalise de plus en plus, porte un jean à sa taille, il demande de l’aide pour se défendre, noue des relations avec les autres jeunes qui le respectent : il n’est plus pour eux celui qui ne sait pas parler. Sa psychothérapeute le trouve songeur, nous avons le sentiment que quelque chose se construit à l’intérieur. Dans les entretiens, il est de plus en plus présent. Nous parlons de plus en plus avec lui, moins de lui. Nous avons le sentiment que ce cadre permet à Jean et ses parents d’échanger au-delà des enjeux du langage. Jean, menacé d’être instrumentalisé par le récit de ce qu’il fait, est invité à s’humaniser.

La mère de Jean reprend de son coté un travail très prenant, loin du domicile, et s’inquiète beaucoup des conséquences pour son fils. Un jour, en entretien, elle se dit très angoissée ; en regardant son époux, elle dit : « lui aussi, mais il n’en parle pas ». Monsieur : « ne pas parler, c’est résister », puis « parler, c’est faiblesse »… Madame regarde Jean : « il a de qui tenir ! » Jean suit cet échange avec beaucoup d’émotion, nous aussi. Pour lui, quel serait le risque à parler, à grandir, s’y sent-il autorisé ? À cette période, un épisode du quotidien nous marque : Jean me laisse gagner une partie de baby foot et s’effondre. Comme s’il n’y avait pas d’écart possible. Il demande à plusieurs reprises à téléphoner (fait le geste) à Papa (dit le mot), il veut rester avec lui au lieu d’aller au centre de loisirs, il a du mal à passer le seuil le matin… Madame nous joint souvent au téléphone, soucieuse de l’état de son fils, de comment il va. En entretien, nous rencontrerons plusieurs fois Jean et son père seul. Monsieur va s’impliquer différemment, soutenu par nous mais aussi par son fils très présent. « Jean a tout ce qu’il veut puisque nous, nous n’avons rien eu », « quand il ne fait pas, il n’a pas ». Quand nous évoquons l’avenir : « il ne fera rien… » et puis « parole, c’est rien… ». Monsieur peut se risquer à nous parler et évoquer en présence de son fils d’anciennes blessures…

Au quotidien, Jean joue et gagne maintenant au baby foot, il nous interpelle par nos prénoms, prend plaisir à tout nommer, il fait des demandes en mots, il nous dit bonjour 20 fois par jour et se tient à nous maintenant par le langage. Il provoque, teste les limites, il s’oppose. En entretien, son père, qui a beaucoup laissé entendre qu’il laissait faire son épouse en ce qui concerne les prises en charge de Jean (« je n’en pense rien, je juge aux résultats… »), est invité à s’engager dans les projets. Rien ne se fera sans son accord.

Le temps passe… Jean est dans sa quatorzième année et nous travaillons à son orientation. Nous voyons à nouveau Madame et plus beaucoup Monsieur qui la relaie, dit-elle, à son travail. Jean nous rappelle chaque jour la date, le déroulement de la journée et participe activement au groupe des sortants pour préparer, comme il le dit lui-même, « la suite ». Dans les entretiens comme au quotidien apparaissent les « pourquoi ? », les « comment ? » et les mots pour traduire ses émotions (« triste…oui »), il peut évoquer en l’absence et jouer avec les informations qu’il fait ou non circuler à sa guise entre l’Epi et chez lui. Il est bien un adolescent, un « garçon » comme il se nomme lui-même. Lors de ses nombreuses semaines de stage en Hôpital de jour et aussi en Impro, il rassurera sa mère sur ses capacités à s’adapter à une nouvelle institution, et, en retour, à y être investi. Il permet ainsi à ses parents, comme à lui-même, d’explorer le champ des possibles. Un samedi du service de suite, de retour de stage à l’hôpital de jour, il nous déclare, radieux : « j’adore ! ». Il soutient ce choix auprès des différentes instances où il est reçu. Madame aux derniers entretiens nous dit toute sa peine et son inquiétude à l’idée de la séparation, pour son fils mais aussi pour elle. C’est Monsieur qui accompagnera son fils à la synthèse de sortie, Madame s’excusant d’être trop émue…

Pour conclure, nous avons été soutenus dans ce travail avec Jean et ses parents par l’idée a priori des ressources de chacun. Si cet enfant et ses parents s’inscrivent dans une histoire, l’histoire se fait aussi dans l’ici et maintenant. Elle se fait dans leur rencontre avec une institution et dans ce groupe que nous constituons là, où se construit pas à pas quelque chose que nous ne connaissons pas encore, et dont nous sortons chacun mutuellement transformé.

La filiation par la parole

Mon rôle de psychologue institutionnelle est souvent défini ainsi : « faire circuler la parole ! ».

Cette définition a le mérite de montrer que « de la parole » peut être prise par n’importe qui, à n’importe quelle place… mais pas n’importe comment, puisqu’il faut qu’elle circule, pour ne pas que la prise en charge s’enkyste, se chronicise, se banalise…

Prendre la parole, en acceptant l’instant d’après qu’elle sorte des lèvres d’un autre (collègue, enfant, mère…), c’est rencontrer la structure de l’inconscient ; l’institution est un dispositif qui permet cette rencontre.

À l’EPI, les parents passent par ce dispositif au même titre que les enfants : ils subissent le même traitement, mais c’est un traitement de texte où les déplacements et les condensations de sens sont les maîtres du jeu, organisent les informations (le savoir) et font état de parcelles de vérité grâce auxquelles du sujet désirant peut s’incarner.

Père : « Tant que mon fils ne parle pas, il n’y a rien à espérer, que dire de plus ? »

Mère : « Il a une orthophoniste qui lui apprend le Makaton, et une kinésithérapeute pour acquérir de l’assurance physique ; il aime bien y aller, il est gentil et obéissant ! Il faut l’aider à faire les choses puisqu’il ne parle pas ! ».

À partir de quel moment est-on dans la parole ?

Comment ce père et cette mère vont-ils se reconnaître mutuellement dans un lien de filiation avec cet enfant ?

Il va falloir convier Madame et Monsieur à une rencontre avec la langue des signifiants. Puisque les signifiants sont toujours apportés (portés) par la famille et/ou ce qui en tient lieu, comme la famille EPI, après sa famille Hôpital de Jour-jeunes enfants ou avant sa famille actuelle Hôpital de Jour-adolescent.

L’entrée de Mme A. en analyse

Comment Mme A a-t-elle pris langue avec moi ? 

Mme A avait déjà tenté deux expériences très brèves de psychothérapie avec des thérapeutes femmes, il faut le préciser. Surtout, elle était nostalgique de sa relation avec l’éducateur-homme de Jean, quand il était à l’hôpital de jour pour jeunes enfants et plus encore du premier psychanalyste de Jean, médecin dans cette institution, celui là-même qui l’avait orientée vers un travail personnel. Nos premiers échanges de couloir étaient très explicites : « pourquoi n’est-ce pas vous qui recevez Jean ? Est-ce que ce ne serait pas mieux un homme pour Jean ? » Elle essaya ainsi de le faire rentrer plusieurs fois dans mon bureau… ! Car Mme A m’avait remarqué dès le début, avide qu’elle était de repérer tous les interlocuteurs institutionnels de Jean, pour trouver dans cette grande famille, celui qui allait enfin lui donner la parole. Et puis n’y tenant plus Mme A, après m’avoir téléphoné, arrive un jour en avance par rapport à son rendez-vous « familial », frappe à ma porte et me demande tout de go si, puisque je ne peux recevoir Jean, elle-même ne pouvait pas être reçu toute seule, car elle avait grand besoin de parler avec un thérapeute. Elle me raconte aussi qu’elle avait échangé avec Mme D, la mère d’un de mes analysants de l’Epi. Elle savait que Mme D participait à une des séances de son fils, une fois tous les quinze jours. Ce qu’elle ne savait pas, mais qu’elle avait entendu, c’est que Mme D refusait de suivre mon conseil d’aller parler pour elle-même à l’extérieur. « À quoi cela servirait puisque j’ai vous » disait-elle, à l’époque ! Elle avait d’ailleurs dit à Mme A que j’étais « formidable », alors peut-être en travaillant avec elle, cela aiderait aussi Jean à parler. Je lui répondis que je ne pouvais pas décider cela tout seul, que j’allais réfléchir, en parler avec mes collègues, mais que ce serait pour elle que je la recevrais et pas seulement pour parler de Jean. J’avais déjà reçu des parents d’enfants de l’hôpital de jour seuls, dont j’étais ou pas le psychanalyste, en couple ou en solo, mais cela avait été toujours, à l’Epi, le résultat d’une orientation ou d’une adresse institutionnelle. Là, il s’agissait d’une première demande directe. Il faut dire que Jean faisait aussi partie des rares enfants qui venaient ouvrir la porte de mon bureau, à tout bout de champ, que dis-je, de notre bureau, ne se satisfaisant aucunement de constater que Mme Cerf n’y était pas, d’entendre que je n’avais pas fait disparaître cette dernière et qu’elle serait là le lendemain pour l’accueillir. On aurait pu naïvement penser qu’avec un tel engagement, la parole de Mme A allait se développer, dans la fluidité du transfert positif. Le transfert partage d’ailleurs avec la langue, comme disait Socrate, « d’être la meilleure et la pire des choses » ! Mais à coup de rendez-vous manqués, de reports en tous genres, Mme A allait se révéler être une adolescente confirmée ! Elle commençait, immanquablement ses séances par un : « comment trouvez-vous Jean, pensez vous qu’il fait des progrès à l’Epi ? ». J’y répondais à ma manière, surtout pour dire rapidement tout le bien que je pensais de Jean, que tout était possible pour lui. Surtout, et je partageais cela, sans le savoir, avec notre psychologue institutionnelle et le professeur israélien, j’augurais que Jean allait parler vers treize ans, qu’il n’était pas autiste mais mutique ! Cet échange de paroles quelques peu stéréotypé et pas des plus analytiques, achevé, nous pouvions passer, pour quelques minutes, à l’expression de son monde intérieur, ses rêves et ses associations. Car le temps que je pouvais lui consacrer dans l’institution était limité, et puis elle pouvait parfaitement arriver en retard… ! Après plusieurs mois de ce fonctionnement chaotique, je finis par lui proposer, avec l’accord de l’équipe, de la recevoir plutôt, en payant ses séances, dans mon cabinet privé, celui-ci étant situé fort opportunément à quelques hectomètres de son domicile ! Elle donna très facilement son accord, mais ce fût aussi le moment où elle décida de changer son cadre professionnel, pour aller travailler à l’autre bout de la capitale et jusqu’à tard le soir… !

De nouveau nous étions confrontés à son emploi du temps infernal et à sa difficulté extrême à y opérer des choix de priorités. Il s’avérait que les deux seules personnes, auxquelles elle pouvait dire « non », était son mari… et son thérapeute ! Trois ans ont passé depuis la première rencontre, elle vient toujours, beaucoup plus régulièrement. Surtout, depuis la sortie de Jean de l’Epi, cet été, elle ne me parle plus de son fils, puisqu’il parle enfin. Elle me parle d’elle, elle parle pour elle, comme n’importe lequel ou laquelle des névrosé(e)s que je peux accompagner de mon écoute.

Les premiers mots de Jean

Jean entame sa psychothérapie avec moi quelques mois après avoir terminé celle qu’il avait faite avec le docteur R. Nous commençons en janvier 2004 à 3 séances par semaine. Il a 9 ans. Ce rythme va se poursuivre jusqu’à sa sortie de l’EPI en juillet 2008.

Depuis septembre 2008, je le reçois chez moi 2 fois par semaine. Il a 13 ans ; c’est un grand adolescent.

Les deux premières années ont été extrêmement éprouvantes

Jean s’exprime par gestes et ne peut pas tenir en place, ses mouvements incessants formant une enveloppe motrice défensive face au défaut de contenance primordiale.

Il cherche à se conformer, à ne pas mécontenter l’autre ; Il guette mes expressions cherchant à lire sur mon visage si mon humeur change, si j’approuve ou non ce qu’il fait.

Dès qu’il ressent un décalage, un écart entre lui et l’autre, il perd son entrain et veut arrêter la séance ; Mais, par ailleurs, il éprouve d’intenses angoisses claustrophobiques enfermé dans mon corps-bureau et ne supporte pas de rester plus d’un quart d’heure.

Jean est dans le démantèlement sensoriel : les sensations se succèdent sans lien, sans explorations ; aussitôt éprouvées aussitôt effacées. Toute émergence émotionnelle douloureuse est évacuée. Il y a injonction parentale pour (ou plutôt contre) les émotions : il ne faut aucune manifestation de tristesse et plus largement aucune expression émotionnelle. En revanche, Jean manipule dans une sorte d’extase, totalement coupé de moi, mon trousseau de clés qui a statut d’objet autistique.

Son rapport au langage verbal est très douloureux. Aborder la question avec lui l’amène à s’effondrer en larmes dans une souffrance impressionnante qui évoque une situation en impasse, un impossible comme s’il était interdit de parole ou/et comme si le risque de la prise de parole était si vital qu’il avait un mouvement phobique massif.

Il passe d’un “intérêt” à un autre sans arrêt car dès que s’amorce un mouvement d’investissement, il désinvestit immédiatement comme si c’était intenable. Ses dessins son faits à toute vitesse comme pour s’en débarrasser au plus vite : toute activité de pensée est persécutante et les possibilités de liens sont constamment attaquées.

Amorce d’un changement après 2 ans et demi de séances (2006)

Jean produit de nombreux sons incompréhensibles : je les soumets à la mère en pensant que c’est peut-être de l’arabe ou du wolof (langue africaine que la mère parle couramment). Déception.

Mais le « oui » apparaît.

Il se met à grogner lorsqu’il est mécontent.

Il ne se mord plus quand il va mal et il ne fait plus dans son pantalon.

Néanmoins, je me désespère. Il ne s’intéresse à rien, annule tout ce que je dis ; il me fait vivre l’absence du point de rebond chez l’autre : je parle dans le vide ; nous sommes dans le rien, la destruction, l’expulsion de tout sens possible, l’attaque active de toute amorce de représentation, de liens. Il dessine la figure humaine mais cela ne mène à rien d’autre qu’à une répétition sans fin. C’est comme si toutes mes tentatives de renvoyer quelque chose de digérable pour lui échouait. C’est à moi de vivre des mouvements de dépression. Savoir que la mère a ses séances avec Jean-Michel Carbunar et que les consultations familiales ont lieu régulièrement est un réconfort dans ce travail si éprouvant.

Fin 2006 apparaissent de nouveaux intérêts : il se met à enfoncer la tête du poupon : il presse et ça fait retour ; il mord longuement le museau de la marionnette loup qui fait retour aussi car c’est du caoutchouc épais. Il y a plusieurs éléments :

  • L’élasticité du caoutchouc qui allie deux qualités différentes, le réceptif et le résistant ; il va se mettre aussi à malaxer un coussin qui est élastique au toucher.

  • Le déplacement du sadique-oral de son corps sur des objets et pas n’importe lesquels : lorsqu’il écrabouille le crâne du poupon et qu’il enfonce les dents dans le museau du loup, il exprime son absence de pensée et de parole ;

  • Ces enfoncements avec ses mains et ses dents sont également les premières expressions pulsionnelles de pénétration, d’une poussée maintenue dans un objet.

Parallèlement, il ne peut pas expulser son souffle en poussant sur une certaine durée, ce ne sont que de petites décharges brèves. Il ne peut pas m’imiter quand je fais les grognements du loup et du lion. Avec la trompette ou la flûte, il n’enserre pas l’instrument avec sa bouche qui reste molle, non sphinctérisée.

Il associe pour la première fois le robinet d’eau « très fort » et la force de son souffle dans la trompette.

Il s’intéresse au dur et au mou : le nounours mou dans les mains, le lion dur dans la bouche.

Il se met à construire un peu, à accrocher une caravane à une auto, à mettre un personnage dedans et à dessiner des structures radiaires. Ce sont les premières représentations de lien entre deux objets par un élément tiers. Parallèlement il commence à aller chercher le pain seul avec une jeune fille de son groupe.

L’apparition du langage début 2007

Dès février 2007, les explorations et pénétrations vont se multiplier avec, parallèlement, beaucoup de jeux avec la porte autour de la présence/absence et du dedans/dehors.

Il appuie avec force ses mains contre le mur, s’appuie dans l’angle des murs, s’intéresse aux poignées des meubles, dessinant le contour avec l’index, ce qui indique un début de récupération de contenance. Il me demande de dessiner une maison (il m’a montré celle du tableau au-dessus de notre table) ; c’est lui qui choisit les couleurs et qui spontanément dessine en bleu les ouvertures + le toit c’est-à-dire les orifices du visage, les yeux et la bouche en bleu maternel.

Les explorations vont se concentrer de plus en plus sur le visage :

Il explore mes oreilles, mes paupières, me fait ouvrir/fermer les yeux, ma bague, mes joues. Pendant quelques semaines, il ne cesse de me montrer ses oreilles et de mordiller très activement une tétine de façon très pulsionnelle. Il va tomber en arrêt devant une jolie photo d’un enfant au sein de la mère ; j’ai le net sentiment que cette photo évoque pour lui une expérience vécue, quelque chose qu’il connaît et dont il peut retrouver les traces à travers la photo parce qu’il est en train de récupérer sa bouche.

En même temps, avec la flûte et la trompette, il parvient à produire des sons plus prolongés car l’intensité expulsive du souffle augmente. Parallèlement, il pousse des cris de plus en plus puissants que j’imite.

Les premiers mots apparaissent : « bouche, manger, Doua (Edouard, le prénom de son éducateur) », en pointant vers la salle à manger. Il ne prononce pas certaines consonnes comme le r et le l, ce qui est classique dans une démutisation dans un contexte autistique. Apparition de mots en doublets (mimi, tata).

Le langage prend dès le début une valeur de communication pour Jean.

Il se met à dire de plus en plus spontanément des mots nouveaux. « Chaise, table » puis : « dos, cou, sourcils, caca, le cul, les fesses, pisse, pénis, etc. » Il se désigne rapidement comme garçon.

Nous faisons l’hypothèse d’une récupération de la zone orale après une longue période d’hallucination négative de cette zone perdue à la perception dès la petite enfance. Dans ces jeux, il est en train de retrouver le contact avec le mamelon dur phallique probablement perdu depuis des années, arraché avec sa bouche, le tout laissant un trou noir.

Pour terminer

Je voudrais vous faire part du projet que j’ai en tête. Le père de Jean l’accompagne à ses deux séances hebdomadaires à on cabinet depuis la rentrée de septembre 2008. Très vite j’ai compris que je devais recevoir le père de façon suffisante et non périphérique pour qu’il ne se sente pas exclu dans le trio, ce qui reproduisait les relations deux à deux familiales. Je reçois Jean pendant une petite demi-heure et nous nous voyons tous les trois pendant un gros quart d’heure.

En fait Mr A a un transfert important et je pense que c’est l’occasion de tenter un travail d’articulation et de circulation entre les différents espaces : d’abord entre Jean et lui ; entre lui et l’hôpital de jour ; entre les prises en charge privées et l’institution.

Lui qui n’a pas encore pu mettre les pieds dans le nouvel hôpital de jour si ce n’est pour l’admission de son fils m’a demandé jeudi comment s’était passée la réunion de mercredi entre l’EPI et cet hôpital de jour. Et la mère de Jean m’a appelée vendredi pour parler un peu de Jean et pour savoir comment s’était passé la réunion. À suivre…


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