Numéro
Perspectives Psy
Volume 46, Numéro 1, janvier-mars 2007
Page(s) 76 - 84
Section Mise au point
DOI https://doi.org/10.1051/ppsy/2007461076
Publié en ligne 15 janvier 2007

© EDK, 2010

« La donnée la plus fondamentale de notre domaine est l’importance des variations individuelles »

Colette Chiland, 1977

De son affranchissement jusqu’à son affirmation en tant que discipline scientifique autonome, et malgré ses ramifications croissantes (criminologie, sport, travail et organisations en passant par la psycho-gérontologie ou encore l’art-thérapie) au cœur d’une contemporanéité que certains sociologues qualifient d’hypermoderne [4], la psychologie clinique française a toujours entretenu des liens premiers et primordiaux avec la psychanalyse.

Psychologie clinique et psychanalyse

À ce titre E. Jalley et J. Lanouzière [21] vont jusqu’à parler d’une dette de la psychologie clinique envers la psychanalyse, en particulier à partir de la valeur fondatrice des développements freudiens sur la « psychopathologie de la vie quotidienne » [18] - notamment la considération du trouble mental comme tentative de résolution du conflit psychique, du symptôme comme formation de compromis. Cependant si l’importance prééminente accordée au référentiel métapsychologique dans la formation du psychologue clinicien à l’Université, reste d’actualité, le candidat psychologue est instruit par d’autres modèles épistémiques et il est inévitablement amené, outre l’enseignement d’un certain nombre de pré-requis non spécifiques de sa discipline (très variables d’une université à l’autre), à se former à des techniques et méthodes de travail qui excèdent le champ de la psychothérapie et partant celui de la psychanalyse. En ce sens, et si nous prenons également en compte les fondamentaux de l’approche psychanalytique tels que « la reconnaissance de l’existence d’un inconscient systémique (et non pas de l’inconscient en un sens purement descriptif), d’une signification des rêves, délires et symptômes, des défenses, de la résistance, du transfert, de la libre association des idées, de l’importance du complexe d’Œdipe (qui subsume sexualité, infantilisme, sexualité infantile) » [9], comme autant de jalons pour l’élaboration d’une pensée clinique [20], il est alors possible de soutenir que la psychologie clinique ne peut ni se passer de la psychanalyse, ni se réduire à la psychanalyse. Formulation qui fait écho aux écrits pionniers de S. Freud qui a toujours soutenu que la psychanalyse représentait « une branche de la psychologie » [2]. Elle s’inscrit de fait dans la continuité de ceux de nos prédécesseurs qui ont défendu une approche holistique de la personne c’est-à-dire une approche étudiant les manières d’être, de sentir et de se mouvoir d’un être humain concret et conflictuel en situation, en évolution, singulier et considéré à l’aune d’une relation intersubjective. Une proposition où l’accent est mis sur « le travail du cas » [27] envisagé dès lors comme paradigmatique de la praxis clinique. Ainsi s’esquisse à l’horizon psychique du décrypteur de la compulsion de répétition, l’essence même de toute démarche clinique : l’inclination pour la rencontre avec l’énigme de l’autre et le partage d’une expérience inédite entre clinicien et patient, seule à même de réveiller une adresse à autrui restée en souffrance et d’amorcer les conditions d’une re-construction. C’est dire que le projet d’exercer la psychologie clinique, au-delà de la considération accordée à la quête de sens du sujet, à la restauration d’une historicité individuante, se soutient du souci constant de « faire de sa subjectivité un objet de connaissance possible et non un facteur de tromperie » [28] et de l’acceptation du risque de la relation d’inconnu [37]. Ceci s’oppose à la contagion compassionnelle comme à la réduction de l’étrangeté de l’autre, à la mise à distance objectivante ou encore au recours à un « mutisme de principe » [1] - glissement de la neutralité bienveillante vers une froideur entretenue à caractère défensif –, au risque d’un verrouillage du transfert. Nous pensons en effet que c’est à même l’actualisation d’un lien psychique transféro-contre-transférentiel dans le temps de la rencontre clinique, du côté de la relation interpersonnelle, de la matrice intersubjective chère à D. Stern (non contradictoire avec le paiement des séances et l’effacement du praticien en tant que personne privée) que s’ouvre le chemin des voies désaliénantes.

Contre-transfert et filiation théorique

Ces prémisses étant posées, il convient maintenant de préciser que cette contribution aura pour thème central le phénomène du contre-transfert, non pas dans une acception relative à la dynamique de la recherche, mais spécialement dans l’espace de la rencontre à visée psychothérapeutique. La nécessité d’analyser les adhérences contre-transférentielles d’une filiation d’école, de laboratoire, liant le chercheur à un objet de recherche et à un dispositif méthodologique voire à des techniques [5], sans stériliser la pulsion épistémophilique ni la passibilité du chercheur captivé par la puissance énigmatique de certains phénomènes et processus psychiques, est remarquablement traitée par les travaux inauguraux de G. Devereux [14]. Curieusement il semble que la fonction entraînante et résistancielle du contre-transfert dans la démarche de recherche mais aussi dans la fonction écran des savoirs préalables (psychologie naïve ou philosophique, pensée magique, idéologie ou préconceptions objectivantes), ait été mieux instruite que celle de la fonction résistancielle de l’adhésion théorique (épistémique ou praxéologique, à polarité subjectivante ou objectivante) dans le travail psychothérapeutique. Un premier constat, opéré à l’aune des publications d’inspiration analytique sur le thème du contre-transfert en général, permet d’apprécier l’intérêt porté à ce concept puisque nous avons recueilli plus de sept cent cinquante références d’articles ou d’ouvrages dans les banques de données informatisées1. À l’évidence le sujet est toujours crucial. Mais rien d’étonnant à cela, puisqu’il touche à l’implication subjective du clinicien (ses affects comme ses représentations savantes) et d’abord à son insu, attestant que dans le domaine de la psychothérapie d’inspiration analytique, les mouvements transférentiels et contre-transférentiels qui s’articulent tels des leviers en couple, constituent le moteur de la cure. Dans le domaine scientifique, on serait même tentés d’ajouter que les sciences humaines cliniques veillent à ne pas négliger l’expérience d’écrire la pénétration du contre-transfert. Toutefois la concentration des travaux sur les trente dernières années vient tempérer cette première remarque d’un intérêt pour le contre-transfert a priori constant, au profit de l’hypothèse d’une redécouverte somme toute récente, ainsi que le souligne S. Rosenbloom [36] pour qui « le contre-transfert, d’abord sujet interdit, est devenu un des plus fréquemment discutés dans les réunions scientifiques ». L’idée est tentante, lorsque l’on prend acte de la déférence des post-freudiens eu égard au fondateur de la psychanalyse, de rapprocher leur retenue à écrire sur la thématique contre-transférentielle, aux propres résistances de S. Freud à l’égard de ce phénomène jugé par lui bien embarrassant (cf. Observations sur l’amour de transfert [1914] et la Correspondance Freud-Ferenczi). C’est comme si l’exploration de nouveaux territoires psychiques hors des sentiers balisés par S. Freud constituait une transgression d’un interdit majeur susceptible de déclencher la crainte de sanctions et d’entraîner marginalisation ou bannissement. Mais ceci est un autre débat qui déborde le cadre de la présente contribution pour embrasser l’histoire du mouvement psychanalytique dans son ensemble et ses résistances au changement. Cette réflexion est consacrée au contre-transfert circonscrit au registre de la clinique psychothérapeutique mais dans une dimension encore relativement peu explorée : précisément celui qui est lié aux mouvements qui se déploient en amont du temps de la rencontre et qui correspondent à « sa/la théorie de référence » [15] du clinicien, c’est à dire à son attachement à la fois à un appareil conceptuel, à des modélisations et figures emblématiques d’un courant de pensée (parmi ce que d’aucuns dénomment aujourd’hui le babélisme des théories psychanalytiques). En reconnaissant de fait l’existence de facteurs subjectifs dans le rapport au savoir analytique du psychologue clinicien et leur influence sur sa pratique, nous rejoignions la conception de M. Neyraut [31], qui soutenait la précession du contre-transfert, dans un rapport étroit à l’histoire personnelle et socioculturelle du praticien. Manière de dire que ce contre-transfert là s’analyse, s’interprète, à l’instar de ce qui émerge de notre appareil de pensée pendant la séance. Ce qui sous-entend à l’évidence qu’une conception du contre-transfert en tant qu’ensemble des réactions inconscientes de l’analyste au transfert de l’analysé, est trop limitée et qu’il existe plutôt plusieurs registres ou niveaux de contre-transfert. Niveaux qui tendraient à se superposer au gré des trois temps (avant, pendant et après le travail de la séance) qui ponctuent l’investissement de et par l’entreprise thérapeutique et dont le premier niveau qui a retenu notre intérêt correspond à ce que nous désignerons à la suite de J.B. Pontalis [33] par contre-transfert originaire ou autrement dit : le pré-contre-transfert. Il s’agit du temps contre-transférentiel qui préfigure l’empreinte personnelle apposée par le clinicien à la construction du site psychothérapique. Par ailleurs, si nous avons conjugué la superposition possible de ces différents niveaux (J.B. Pontalis en distingue trois autres : « des mouvements contre-transférentiels […] qui sont les surprises de l’analyse ; des positions ou des prises contre-transférentielles […] place que l’analysé nous assigne, où il cherche à nous maintenir ; l’emprise contre-transférentielle […] c’est-à-dire l’expérience d’une altérité fondamentale où nous sommes débordés par ce qui, en nous, arrive ») au conditionnel, c’est à dessein. En effet, dès l’instant où les options théoriques de référence sont présentes en arrière plan de la pratique et que ladite pratique n’est pas cantonnée à un travail d’objectivation en vue d’une production de données interprétables ultérieurement, mais qu’elle repose sur un principe d’intersubjectivité à l’intérieur du dispositif même (avec tout ce que cela comporte comme (ré)activation de processus inconscients), le risque est grand, en cas de méconnaissance voire de déni du contre-transfert originaire, de ne faire de la pratique clinique qu’une “application”, une alliance de circonstance au service de la théorie advenue dès lors au rang de doctrine voire de dogme. Il y a donc comme une sorte de défi à vouloir éviter la superposition, l’entrelacement des niveaux contre-transférentiels, à partir d’une mise au travail de notre adhésion à un corpus de connaissance dont la force d’attraction sera d’autant plus puissante qu’il s’érige en système a priori parfaitement verrouillé. Nous ne pouvons faire mieux ici, que de citer J.B. Pontalis [34], afin d’illustrer justement le redoutable pouvoir de séduction de la théorie en psychanalyse, servie de surcroît par l’esthétique de l’écriture littéraire, ou autrement dit sa capacité à engendrer de la répétition : « Elle fascine comme “belle totalité”, toujours plus englobante, homogène, aliénante, portée par la réassurance d’un savoir maîtrisé. Elle séduit comme investigation portée par le fantasme de voir toujours plus loin. » Ce défi, qui relève en fait et avant tout d’une exigence éthique, renvoie directement à ce que R. Roussillon [39] dénomme à la suite de J.L. Donnet, « l’écart théorico-pratique ». Avec cette formulation, l’accent est mis sur la nécessité de mettre en réserve son savoir théorique afin de favoriser l’attention librement flottante, la pensée divergente, l’écoute “périphérique” (à l’instar de la vision périphérique) et le déploiement d’un travail du “penser” (Anzieu) issu d’une expérience véritable de l’ici et maintenant, de la passagèreté. Il s’agit d’ouvrir le temps de la rencontre clinique sous le signe d’une dé-théorisation de manière à donner à la surprise la possibilité de poser la partition intersubjective [10]. S’isoler de son savoir, se déprendre de son accumulation de connaissances et d’un objectif prédéterminé, permettent d’éviter l’écueil de la répétition et de la seule remémoration au fil des rencontres thérapeutiques, et partant facilitent l’accueil de transformations psychiques en l’autre, insoupçonnées et impensées où le présent et l’avenir pourront côtoyer sereinement un passé déconstruit puis recomposé (perlaboration). L’espace de la cure peut à ce titre être entendu comme ce lieu d’accueil de l’imprévu en paroles et en affects mobilisés, rendu possible par la capacité du clinicien à se laisser aller à « travailler avec sa partie aveugle » [12]. Au-delà du déjà connu, parler avec l’étranger et ne pas évacuer l’incompréhensible, l’énigmatique, non seulement maintient en éveil l’interrogation mais favorise le flux de l’attention flottante. Nous partageons donc pleinement les réflexions de R. Roussillon [39] lorsqu’il écrit que c’est le processus par lequel le démenti théorique advient qui est générateur de subjectivation. Dans l’absolu, chaque épreuve de la rencontre devrait pouvoir confronter le praticien aux limites de sa théorie et déboucher dans le travail réflexif d’après-coup sur une nouvelle éclosion théorique, dans une sorte de processus de détruire-créer jamais achevé, suivant un principe qui établirait en quelque sorte que toute théorie analytique n’est valable qu’à l’aune du « cas, au singulier » [40]. Mais l’on perçoit dans cet énoncé, tout le caractère utopique qui réside dans l’engagement intérieur de mettre en suspens son savoir théorique et de se défaire du narcissisme des petites différences, de se perdre soi-même de vue au profit d’une sorte de vacillement identitaire pendant tout le travail de la séance, car d’une part si « légère altération du sentiment d’identité (ou subtil changement d’état, dépersonnalisation légère, etc.) » [30] il y a, celle-ci ne peut être que passagère, imprévisible et surgir à certains moments dans certaines séances, et d’autre part le besoin de croire dans la théorie peut se révéler bien solidement ancré en vertu de son aptitude à fournir au praticien un confort de pensée face à ce qui échappe à l’observation naturelle comme au sens commun (la dynamique et l’économie psychique, balancement de l’axe objectal-œdipien et de l’axe narcissique). Ce dernier point est notamment abordé sans équivoque par S. de Mijolla-Mellor [29] dans son dernier ouvrage, puisqu’elle écrit en conclusion de celui-ci : « La croyance infiltre nécessairement le processus théorique, car l’adhésion aux idées n’est jamais de nature uniquement intellectuelle et implique un enthousiasme où le découvreur rejoint l’artiste, le croyant, et plus fondamentalement l’amoureux, au sens de la formule spinoziste de l’« amour intellectuel », qui n’est nullement une version édulcorée et abstraite de la passion ». Sans souscrire foncièrement à la remarque terminale qui semble renvoyer sur un même plan la sublimation et l’expression de l’amour dans la sexualité affective, alors que la génitalité ne se sublime pas (au contraire des pulsions pré-génitales) et ne saurait du point de vue économique, être égalée ou compensée par le plaisir de penser, reconnaissons que la puissance de l’appareil de croyance quant à sa capacité à anticiper toute question, à avoir réponse à tout, à se substituer au travail de la pensée [35], justifie l’effort sans fin d’une interprétation du contre-transfert originaire. Autrement dit, en plus du principe d’abstinence, de la confidentialité des échanges, de la constance du cadre, de l’analyse serrée des désirs et des résistances contre-transférentielles en séance ; se déprendre de la croyance en la théorie (même psychanalytique) est chez le thérapeute une pré-condition inverse au transfert de celui qui consulte un praticien supposé savoir. Seulement, lorsqu’à l’aune de la différence ou plutôt de l’altérité des sexes il est question de s’exposer aux fluctuations d’Eros, le caractère toujours excessif de la sexualité humaine va “déranger” les plans du clinicien, jouer les trouble-fêtes dans sa neutralité bienveillante, rendre éventuellement caduque sa posture (contre-attitude) de clinicien savant ou rigoureux. Car les contre-attitudes telles qu’elles sont habituellement et assez aisément identifiées et contrôlées par un clinicien exercé à l’auto-analyse ou à l’inter-contrôle en groupe collégial (groupes Balint, supervisions, etc.), peuvent constituer une carapace défensive - à l’instar d’une formation réactionnelle - face à ses motions contre-transférentielles. Quel clinicien ne s’est pas étonné de mettre en relation après-coup sa contre-attitude patiente, indulgente, non pas avec les provocations transférentielles agressives de son patient, mais avec une violence contre-transférentielle en lui-même qu’il déguisait par un excès d’aménité ? L’attitude entendue comme une prédisposition à agir, une forme de script qui avec une économie de la pensée permet de réagir à l’environnement, est un concept psychologique qui fait flores dans les thérapies cognitivo-comportementales. L’analyse des interrelations attitudinales alimente le sentiment d’« auto »-contrôle assorti d’humilité chez celui qui se refuse de camper dans une habileté technique ou dans une doxa. Pour autant elle ne peut être confondue avec la mise en travail des motions transféro- contre-transférentielles. Celles-ci requièrent souvent, par delà l’auto-analyse ou le partage confraternel, une reprise d’analyse avec un Autre qui ne sera pas un alter ego (adulte et professionnel) sévère ou bienveillant mais « neuter » (ni…ni).

Résistance(s) au(x) changement(s) dans la psychanalyse

Comme en écho de leurs possibles difficultés contre-transférentielles, s’il est un domaine qui mobilise le désir d’écrire des psychanalystes et de ceux qui se réclament de l’épistémologie analytique, c’est bien la sexualité féminine. Tandis qu’en comparaison, la sexualité masculine apparaît manifestement sous-représentée dans les nombreux échanges qui alimentent la chronique du sexuel dans la cure, comme si finalement la cause était entendue et qu’il n’y avait rien à ajouter tant concernant les pannes sexuelles, l’angoisse de l’aphanisis ou l’inaptitude à conjuguer les sentiments tendres et sensuels, qu’au sujet du désir d’enfant, du choix de l’objet sexuel, ou encore de l’enjeu de l’orgasme, etc. Parler de sexualité féminine d’un point de vue analytique n’a pourtant pas toujours été facile, comme le rappelle J. Chasseguet-Smirgel dans la préface de son livre « Les deux arbres du jardin » [6], à propos des résistances soulevées par l’ouvrage collectif qu’elle avait dirigé en 1964 sur « La Sexualité féminine ». Mais une fois le tabou levé, et comme pour la question du contre-transfert, la communauté analytique s’est lancée dans une production livresque jamais interrompue sur cette question de la déclinaison du sexuel féminin2, avec toutes sortes de travaux allant de la question de la pluri-orgasmie au désir d’enfant, en passant par l’érotique de l’allaitement, l’arrachement à l’emprise du maternel, les angoisses de castration et de pénétration ou encore l’envie du pénis et la peur des femmes chez les hommes. Une telle floraison de publications ne doit pas occulter le fait que beaucoup de ceux et celles qui se réclament du référentiel analytique ont encore bien du mal à se passer d’un « retour à Freud » pour pouvoir aborder la réalité de la sexualité féminine – qu’il serait d’ailleurs plus juste de conjuguer au pluriel, de même que son versant masculin. Ainsi nombre de travaux sur le sexuel et le sexué au féminin, se développent encore aujourd’hui à partir des textes de S. Freud, pour aboutir au final ainsi que le souligne M. Fain [17], soit à des critiques du modèle freudien de la féminité sur le mode d’une quasi-accusation de “machisme” avec démonstration cliniquement étayée montrant la caducité de sa théorie, soit à une réitération de l’actualité et de la pertinence de la pensée du maître s’agissant du féminin et de la féminité, cas cliniques à l’appui. Discipline certes récente par rapport aux discours canoniques, la psychanalyse serait-elle toujours arrimée aux rives de l’immaturité pubertaire ? Quelle que soit son autorité, S. Freud était avant tout un homme de son temps, c’est-à-dire le contemporain d’une époque décrite par les historiens comme particulièrement puritaine et où les pères et plus généralement les hommes se voyaient attribuer le potestas sinon la potentia. Rappelons qu’une théorie n’est jamais atemporelle mais seulement conjoncturelle et que de surcroît, plutôt que d’interroger les déterminations historiques du destin de la sexualité féminine, le fondateur de la psychanalyse s’est rangé sans équivoque (en partie animé par la volonté de faire face à une communauté scientifique railleuse et réfractaire à la psychanalyse) du côté du biologique, aboutissant à ce que J. Laplanche [23] a judicieusement dénommé un « fourvoiement biologisant de la sexualité ». Dans cette perspective il nous paraît pertinent de simplement reconsidérer les propositions freudiennes sur la sexualité féminine à la lumière de leur contexte historique, c’est à dire prenant valeur de symptôme d’une époque révolue où la condition féminine était subjuguée - sous emprise. Nous ne pouvons mieux dire que A. Eiguer [16] lorsqu’il écrit que « la théorie du monisme phallique se réfère à une société qui n’existe plus ». Sans compter la personnalité de son auteur, qui avec le renoncement à toute vie sexuelle affective à l’âge de quarante ans n’était peut-être pas « l’homme de la situation » [38] sur ce sujet… Mais ceci est une autre histoire, et notre propos n’est pas de procéder à une déconstruction de plus de la thèse phallocentrique de S. Freud, ni de retracer l’évolution des théories psychanalytiques sur la sexualité féminine, travail effectué par B. Marbeau-Cleirens en 1999, mais d’inviter à ne pas perdre de vue que concernant le tristement fameux roc du refus du féminin (entendu, lorsqu’il est présent chez la femme, au sens d’une prévalence du désir d’être désirable au détriment de l’être désirante), les résistances au changement chez certaines patientes pourraient être également tributaires du positionnement psychique du clinicien…ou de la clinicienne. Mise en débat possible, mais à condition d’assumer initialement « une position où l’efficacité de l’analyste ne saurait se dissocier de son rôle au service du développement personnel de ceux qui y ont recours » [13]. Dans cet esprit, nous avons certainement été influencés par l’article particulièrement stimulant de C. Chiland [8] sur « le rôle de la théorie pour faire apparaître ou occulter des données cliniques […] à partir de l’exemple de la sexualité féminine » et près de vingt cinq ans après nous sommes à notre tour perplexe devant certains écrits actuels abordant le cheminement du sexuel au féminin dans le cadre de la psychothérapie, à tel point que nous aurions tout aussi bien pu commencer le présent travail par cette note encore plus ancienne de J.B. Pontalis [32] : « Combien d’auteurs, en effet, même parmi les psychanalystes, ne font rien d’autre que de s’autoriser d’une différence “naturelle” - et pourquoi pas ? du comportement respectif des cellules sexuelles male et femelle - pour confirmer l’équivalence, posée au départ, de la masculinité et de l’activité, de la féminité et de la passivité ! Position qui doit être récusée par principe ». En fait, une des questions que nous nous posons pourrait se résumer en ceci : comment peut-on encore considérer, à notre époque créditée de nombre de découvertes issues des sciences du vivant, des acquis de la révolution sexuelle des années post-soixante huit, du découplage des attributions sociales et de l’identité sexuelle, de l’invention de la pilule contraceptive, de la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse, de la « dé-pathologisation » de l’homosexualité, de la publicité érotique destinée aux femmes, de la pilule du lendemain délivrée aux adolescentes à l’intérieur de l’institution scolaire, de la reconnaissance du viol en tant que crime, de l’accès des femmes à l’éducation et à tous les métiers, etc., que le sacrifice de la fonction érotique à la fonction maternelle ou la méconnaissance du vagin jusqu’à la puberté ou encore la soumission masochiste (librement consentie) à un homme, sont à envisager comme l’expression d’une normalité ? Comment peut-on aider une patiente figée inconsciemment dans une position sacrificielle, à atteindre la surrection désirante, une vie amoureuse pleinement épanouie (qui ne se limite pas à l’accomplissement du féminin érotique dans la jouissance), en un mot dépasser les résistances associées au refus du féminin - qui provient en premier lieu d’un ancrage de « l’emprise et de l’inquisition maternelles sur les fantasmes et la vie sexuelle » [11], si l’on envisage en préalable que « la femme vaut soit comme représentante phallique, soit comme représentante de l’objet et c’est à ce dernier titre qu’elle intervient dans cette nouvelle économie, qu’elle le veuille ou non » [24] ou bien que la remise en cause d’un ordre symbolique fondé sur le primat du phallus relève de la contestation de la différence des sexes, ou encore qu’il existe un masochisme structurellement féminin et que la libido est « d’essence mâle » ? Lorsque certains psychanalystes reprennent uniquement modifiés par le vocabulaire spécifique de leur discipline les stéréotypes porteurs de l’opinion dominante, il y a lieu de s’interroger sur les motivations inconscientes qui les conduisent à se positionner comme les garants d’une différence des sexes indéfectiblement à l’avantage du masculin. La thèse érigeant le phallus en signifiant universel du désir (comme si le désir pouvait se réduire à une logique de signifiants…) notamment, tend à produire un système de pensée clos se suffisant à lui-même, alors que l’analyse des productions de l’inconscient (rêves et fantasmes) sous le signe du lien transférentiel est plutôt source de découvertes à contre-courant du registre des apparences. Un auteur tel que J. André a suffisamment insisté pour démontrer que le schéma phallocentrique articulé autour d’un seul sexe qui ferait toute la différence, est une théorie sexuelle infantile (parmi d’autres) c’est-à-dire relevant de l’écran fantasmatique. De plus les cliniciens psychistes ne doivent pas occulter qu’ils n’accueillent que des personnes venues les consulter en raison avant tout d’une souffrance psychique vécue comme trop invalidante, mais également que la composition de cette « clientèle » est étroitement corrélée avec leur spécialité professionnelle (au pouvoir thérapeutique évidemment limité). Ainsi, du singulier au général, il y a un pas bien hasardeux à franchir, surtout lorsque la rencontre entre deux inconnus se place sous le signe d’un travail de co-construction au sein d’une aire d’expérience radicalement différente de toutes les scènes de la vie quotidienne. Nous ne distinguons pas ici le clinicien psychologue du psychanalyste, considérant que le premier a aussi pour référentiel fondamental la métapsychologie et que sa ligne de conduite intersubjective d’intention scientifique est à finalité psychothérapeutique et le mieux éclairée par l’apport freudien, par ce qu’il considère comme le principal opérateur du changement dans l’économie psychique : l’instruction des instances de transfert et de contre-transfert. Il reste que là où la cure psychanalytique provoque une névrose de transfert afin de révéler, pour les analyser, les processus et la structure dévoilés d’une personnalité en in-stase (figée ou en répétition), la clinique psychothérapeutique fait coexister neutralité et présence incarnée du thérapeute dans une rencontre qui ne dénie pas l’étrangeté (inconscient) qui habite l’un comme l’autre. Elle noue la fantaisie imageante et le travail dans la réalité à l’instar du shift (embrayage de registre différents) sollicité par les méthodes projectives, et mobilise le travail autothéorisant du patient comme du thérapeute en vue d’une construction majorante selon une double logique subjective et sociale. Le psychologue identifié en tant que tiers sollicite l’unité narrative d’une vie (du Moi et de ses idéaux). Il sait que la théorie est mue par des effets de transfert qui ne sont pas cantonnés à son setting propre car celui-ci est impacté par des transferts latéraux nourris par d’autres protagonistes (autre personnel soignant, éducateurs…) et l’institution elle-même (structures d’accueil, famille, milieu professionnel).

Perspective clinique

Nous pensons que lorsque le clinicien ne peut se passer de sa théorie de référence pour décoder les conduites humaines, donner du sens à ce qui échappe à l’emprise moïque, et qu’en outre sa théorie relève de ce que B. Marbeau-Cleirens [26] a appelé une « accentuation des concepts freudiens sur la sexualité féminine » ou dit autrement une théorie défensive visant à se parer contre la peur d’une puissance sexuelle des femmes perçue dans l’inconscient comme insatiable - « l’homme n’est jamais gagnant dans le duel sexuel » [25], le risque est grand, pas tant d’invoquer la réaction thérapeutique négative en cas de paralysie du processus transformationnel initié, que d’envisager le destin sexuel d’une femme comme à jamais subordonné au désir d’un autre et grevé par le besoin de compenser le pénis manquant, avec en ligne de mire la solution dérivative que représente les voies de la sublimation. Suggérer alors que « les changements dans la sexualité sont beaucoup plus lents à se produire que les transformations dans l’univers sociopolitique ; le temps sexuel bat à un rythme considérablement plus lent que le temps chronologique » [22], pour expliquer une possible actualité du modèle freudien du refus du féminin n’est même plus nécessaire. Mais toujours est-il que si le psychologue considère comme vraie une théorie, condamnant à fortiori la femme au statut d’« être sans pénis » [19] tout en négligeant l’assujettissement social et l’inhibition sexuelle qui furent imposés autrefois aux femmes, au-delà du processus de fétichisation générateur de répétition à l’identique dans son rapport à l’altérité et de la paralysie du travail du contre-transfert originaire, il encourt surtout le risque de représenter inconsciemment pour ses patientes et à son insu, une figure maternelle archaïque de trop (dont l’incarnation absolue est la mère exciseuse). Un tel risque surgit selon nous toutes les fois qu’un thérapeute traversé par un savoir préalable soutenant que l’organe mâle est physiquement et symboliquement supérieur (Freud), se retrouve aux lisières de ses propres capacités de transformation psychique au sujet de sa construction du féminin et du masculin. Comme le souligne J. Rousseau-Dujardin [38] à propos du postulat freudien d’un primat du phallus pour les deux sexes et de ses avatars, « quelques justes que puissent être certaines de ses figures, il ne pouvait en tout cas servir qu’à constater les dégâts et en aucune façon à en tirer une possible restauration pour les intéressées ». Explicitement cela signifie que le refus du féminin (au sens freudien refus d’être passivé) ne serait pas à entendre comme un roc psychique indépassable faisant fonction de résistance ultime à l’analyse, mais bien comme le point de départ du travail analytique à vocation psychothérapeutique. Une approche que nous partageons pleinement, et cela sous les auspices d’un jeu permanent (au sens du play de Winnicott) des identifications masculines-féminines, paternelles-maternelles et fraternelles, dans le dédalle des niveaux contre-transférentiels reconnus, seul à même de permettre d’éprouver, de sentir et de connaître l’étranger en soi et en l’autre... Mais ce qui est certain, c’est qu’« on en a jamais fini avec le contre-transfert » [3].


1

Banques de données PsycLIT-PsycINFO (base de l’American Psychological Association) et de la bibliothèque Sigmund Freud (site de la Société Psychanalytique de Paris).

2

On pourra se référer avec profit, entre 1999 et 2004, aux livraisons des revues Cahiers de psychologie clinique (« Le féminin », 2000, n° 15), Topique (« Les idéaux et le féminin », 2003, n° 82), Libres cahiers pour la psychanalyse (« L’enfance du féminin », 2003, n° 8), ainsi qu’aux ouvrages suivants : J. Schaeffer et al. Clés pour le féminin : femme, mère amante et fille, Paris : PUF, 1999 ; J. André et al. La féminité autrement. Paris : PUF, Petite bibliothèque de psychanalyse, 1999 ; J. André et A. Juranville (dir.). Fatalités du féminin. Paris : PUF, Petite bibliothèque de psychanalyse, 2002.

Références

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