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Perspectives Psy
Volume 45, Numéro 1, janvier-mars 2006
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Page(s) | 87 - 92 | |
Section | Dossier | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ppsy/2006451087 | |
Publié en ligne | 15 janvier 2006 |
Attachement et troubles du comportement
Attachment and conduct disorders
1
Chef de Clinique, CHU Bichat, 46, rue Henri Huchard, 75018 Paris
2
Psychologue, Chargé de recherche, laboratoire EPS Maison Blanche, 93330 - Neuilly-sur-Marne, France
3
PU-PH. CHU Bichat, 46, rue Henri Huchard, 75018 Paris
*
romain.dugravier@bch.ap-hop-paris.fr
**
France.antoine.guedeney@bch.ap-hop-paris.fr
John Bowlby élabore la théorie de l’attachement après la Deuxième Guerre mondiale, à la lumière de ses travaux sur les réactions à la séparation et sur la carence de soins maternels. Par la suite, ses élèves créent des outils d’évaluation remarquables tels que la Strange Situation, l’Adult Attachment Interview qui permettent d’identifier différentes catégories d’attachement chez l’enfant ou d’état d’esprit vis-à-vis de l’attachement chez l’adulte (sécure ou équilibré, insécure ambivalent : ou évitant, insécure résistant ou coléreux, désorganisé). Cette théorie rend compte de la façon dont les relations précoces et leur développement peuvent influencer ce à quoi l’enfant s’attend de la part de l’autre, et l’évolution de ses stratégies adaptatives en fonction de l’évolution de ses relations aux figures d’attachement. Elle offre donc des perspectives prometteuses sur la compréhension de la genèse du comportement social et antisocial. Il existe un lien manifeste entre attachement désorganisé et troubles du comportement, à la fois sur le plan clinique comme sur le plan théorique. Cependant les différents travaux de recherche entrepris pour relier les catégories d’attachement aux troubles du comportement ne révèlent pour le moment que des liens modestes, bien que significatifs. Nous reprenons alors la conceptualisation de Fonagy et de Greenberg qui envisagent l’insécurité de l’attachement comme un facteur de vulnérabilité qui, combiné à d’autres facteurs de risque, serait une voie vers l’apparition de troubles du comportement.
Abstract
After World War II, and starting from his work on the effects of separation and maternal deprivation, John Bowlby proposes his theory on attachment. Later on, his followers bring on some remarkable assessment tools like the Strange Situation, for children, or the Adult Attachment Interview for adults, which enable identifying different categories of attachment in children, or different states of mind about attachment issues in adults. Attachment theory provides some explanation about how the shaping of early relationships and their development may influence what the child may expect from the caregiver; it does enlighten the evolution of his/her adaptive strategies along with the evolution of his/her relationships with the attachment figure. Attachment theory therefore provides interesting insights for the understanding of antisocial and conduct disorders. There is a strong link between disorganized attachment and conduct disorders, both on the clinical and theoretical level. However, recent empirical research works trying to link conduct disorders with the different attachment categories have so far yielded only modest results, even if significant ones. We therefore bring forward Fonagy’s and Greenberg concepts of attachment as a vulnerability factor, which can lead to the onset of conduct disorder if combined with other risk factors.
Mots clés : attachement / désorganisation / troubles du comportement
Key words: attachment / desorganisation / conduct disorders
© EDK, 2010
Les étude épidémiologiques récentes soulignent la fréquence des troubles du comportement dans les premières années de la vie. Les enfants agressifs dès le plus jeune âge (entre 17 et 24 mois), lorsqu’ils évoluent dans un contexte psychosocial vulnérable, sont plus à risque de voir ces comportements se pérenniser. Ceux-ci constituent désormais une fraction de plus en plus importante des consultations de pédopsychiatrie. En 1944, Bowlby mène une étude rétrospective auprès de 44 jeunes voleurs âgés de 8 à 16 ans [5]. Il décrit soigneusement les différents types de vols, le passé des enfants, leur psychopathologie actuelle, leur efficience intellectuelle et leur histoire familiale. Il insiste sur un groupe de douze enfants et adolescents, qui semblent dépourvus de capacité affective, qui se méfient profondément des relations affectives proches, et qui ne s’attachent qu’aux possessions matérielles. Ces enfants, intelligents et sans autre psychopathologie, ont été soumis à des séparations répétées et exposés à la violence intra-familiale de façon significativement plus fréquentes que le groupe des enfants voleurs sans caractère d’indifférence affective. Par la suite, il travaillera aussi sur la carence de soins maternels et les réactions à la séparation qui serviront de socle à la théorie de l’attachement dans laquelle il insiste sur le besoin pour le bébé d’avoir un lien d’attachement précoce continu avec sa mère [6]. Très tôt, l’enfant développe alors un modèle d’attachement particulier en fonction de l’attitude de la figure maternelle à son égard, c’est le Modèle Interne Opérant (MIO). Ce lien d’attachement, intériorisé, sert par la suite de modèle à toutes les relations intimes et sociales de l’individu. Ainsi, la théorie de l’attachement semble offrir des perspectives prometteuses quant à la compréhension de la genèse du comportement social et antisocial. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux liens entre la qualité de l’attachement et les troubles du comportement tels qu’ils sont décrits par les classifications internationales (troubles oppositionnels, troubles des conduites).
Notions sur la théorie de l’attachement
Les différentes catégories d’attachement à partir de la Situation Étrange
Il existe trois formes principales d’attachement (corrélées de façon significative à la sensibilité maternelle) décrites à partir d’une situation standardisée d’épisodes de séparation et de retrouvailles avec la mère auprès d’enfants de 12 mois [1] :
l’attachement de type sécure s’accompagne, chez l’enfant, d’une meilleure estime de soi et de la capacité de faire appel lorsqu’il en a besoin. Il favorise également la capacité d’exploration. L’enfant manifeste une forme de protestation lors des séparations et accueille sa mère avec plaisir, à son retour ;
l’attachement de type insécure évitant : l’enfant ne fait pas appel à autrui au fur et à mesure que son stress augmente. Il a tendance à masquer sa détresse émotionnelle, ou à se sentir invulnérable, et à considérer que l’on ne peut pas faire confiance aux autres. Il essaye de garder le contrôle dans les situations de détresse en diminuant la réactivité du système d’attachement et en réduisant ses signaux de détresse en en direction des parents ;
l’attachement de type insécure ambivalent ou résistant. L’enfant se montre très ambivalent en situation de stress, comme s’ils résistait à son besoin d’être réconforté. Il adopte une stratégie d’augmentation de fonctionnement du système d’attachement et d’augmentation des signaux. Il manifeste de la détresse lors de la séparation, un mélange de recherche de contact et de rejet coléreux, des difficultés à être réconforté.
Les études longitudinales américaines et allemandes ultérieures sur l’attachement ont montré la capacité prédictive de l’attachement dit « sécure », en terme de relation avec les pairs, d’aisance sociale, de stabilité de l’attention, d’affect positif, de curiosité, de capacité d’exploration, de capacité de résilience et d’empathie [25, 41]. Par ailleurs, l’attachement sécure n’est pas fixé la vie durant : il peut devenir insécure si les conditions d’environnement changent (traumatismes, deuils…), et inversement. Précisons que, les catégories insécures, qu’elles soient résistantes ou évitantes, correspondent à des stratégies adapatatives, et ne sont pas, en elles-mêmes, synonymes de pathologie. Enfin, les études transculturelles ont montré que, dans différents pays, approximativement 65 % des enfants étaient attachés de façon sécure, 21 % étaient évitants et 14 % de type ambivalent, et que ces différentes classes de sécurité ou d’insécurité chez l’enfant pouvaient être reliées de façon valide au type d’interaction mère-enfant, sensibles, évitantes, imprévisibles ou rejetantes. L’étude de Oppenheim et al. [34] montre les liens entre la capacité maternelle à soutenir l’élaboration de l’enfant dans une tâche mettant en jeu la séparation et la capacité de l’enfant à élaborer les thèmes spécifiques de l’attachement des histoires à compléter de Mac Arthur (Mac Arthur Story Stem Battery). Les enfants qui avaient les récits les mieux construits et les plus cohérents étaient ceux qui avaient le moins de problèmes de comportement. Cette étude souligne les liens du point de vue du développement entre une attitude maternelle cohérente sensible et contenante, d’une part, le développement de la capacité narrative, et une moindre tendance à avoir recours à l’agir d’autre part. Cependant, les associations entre la sensibilité maternelle et la sécurité de l’enfant restent modestes (10 % de la variance), conduisant à ce que van IJzendoorn [47] a appelé le « transmission gap », c’est-à-dire « le trou dans la transmission », en ce qui concerne l’explication de la transmission des styles d‘attachement entre les générations.
L’Adult Attachment Interview et l’attachement désorganisé
Plus récemment, George, Main et Kaplan [20] élaborent un nouvel outil d’évaluation l’Adult Attachment Interview. C’est un entretien semi-structuré destiné aux adultes qui porte sur l’état d’esprit actuel de la personne interrogée vis-à-vis de l’attachement. L’analyse du discours plus que le contenu permet de classer les récits sur les expériences d’attachement. Les auteurs font correspondre des figures parentales aux différentes catégories d’attachement de l’enfant. Ainsi, aux enfants classés comme insécures évitants correspondent des figures parentales détachées vis-à-vis de leurs propres expériences d’attachement ; aux enfants insécures ambivalents correspondent des figures parentales préoccupées ; aux enfants sécures correspondent des figures parentales libres et autonomes. De là, les auteurs introduisent une autre catégorie d’attachement dit « désorganisé » (enfants avec une stratégie incohérente) correspondant, chez les adultes à la catégorie « non résolue » en lien avec un deuil ou un traumatisme. La désorganisation correspondrait à un conflit entre deux stratégies incompatibles et se traduirait par une interruption prématurée du comportement d’attachement ou par l’activation simultanée de comportements contradictoires de recherche et de fuite, ou encore par des manifestations d’effroi. Cette incapacité à développer une stratégie comportementale organisée serait due à l’impossibilité pour l’enfant de trouver une protection auprès de sa figure d’attachement [33]. En effet, ces enfants ont subi beaucoup plus de violences ou d’abus physiques ou sexuels ou ont davantage été exposés de façon terrifiante à des parents eux-mêmes terrifiés [29, 39]. L’enfant est alors dans une situation paradoxale, puisqu’il est pris entre son besoin d’attachement et de sécurité, et la peur vis-à-vis d’un parent maltraitant ou lui-même désorganisé.
Attachement et troubles du comportement
Il a fallu attendre la mise en place d’études longitudinales avec de larges échantillons, ou avec des échantillons à haut risque, et la création d’outils de mesures de l’attachement applicables aux tranches d’âge concernées pour tenter d’évaluer les associations entre l’attachement et la psychopathologie, en particulier les troubles du comportement.
Aspects théoriques
La théorie de l’attachement suggère ainsi plusieurs processus spécifiques qui peuvent être associés soit à l’étiologie, soit au développement, soit au maintien des troubles du comportement [24]. Un grand nombre des comportements considérés comme des précurseurs des troubles des conduites (les colères, l’agression, l’opposition) sont aussi envisagés comme des stratégies « attachementales », qui visent à obtenir l’attention ou la proximité de figures d’attachement inattentives aux signaux habituels de l’enfant. Ces comportements sont adaptatifs sur le court terme mais peuvent contribuer au développement de réactions familiales négatives, qui vont elles-mêmes augmenter le risque de survenue de trouble du comportement [35]. À un premier niveau comportemental, les stratégies de l’attachement peuvent donc contribuer à expliquer l’apparition et la persistance des troubles des conduites. Un second mécanisme implique les modèles des relations qui se sont développés chez l’enfant au cours du temps, et qui affectent ses perceptions, sa cognition et ses motivations. Ainsi, l’attachement insécure peut-il conduire à des biais hostiles dans la perception de l’autre. Ces biais de perception vont donner lieu à une agression en quelque sorte réactionnelle [14]. L’attachement joue aussi un rôle dans la détermination des troubles des conduites à travers son impact sur la régulation de l’émotion. Il semble que la conséquence d’un attachement désorganisé au début de la vie puisse être une forme assez subtile et complexe de trouble relationnel, qui se traduit par des moments d’une agressivité imprévisible et injustifiée, illustration d’une sorte d’incompétence générale dans les relations interpersonnelles [19]. Fonagy propose que le développement de la capacité auto-réflexive (capacité de mentalisation, qui permet la compréhension intuitive des motivations de l’autre et sa prédiction) favorisée par l’attachement sécure, inhibe la survenue de trouble du comportement dans la mesure ou l’enfant est alors bien plus sensible aux émotions de l’autre, bien plus capable d’empathie et de lire les émotions, dans une situation de stress [16, 17, 19].
Les études portant sur l’attachement et les troubles du comportement
De nombreux travaux de recherche dans des études aussi bien rétrospectives que prospectives mettent en évidence les liens entre les catégories d’attachement et les troubles du comportement. Ainsi, l’étude du Minnesota [15, 41] de jeunes enfants suivis jusqu’à l’adolescence et l’âge adulte a permis de démontrer que les enfants de mères jeunes, de faible niveau socio-économique, isolées, et ayant un attachement insécure, avaient beaucoup moins de relations satisfaisantes avec leurs pairs, et davantage de symptômes d’agression et de dépression. Deux études rétrospectives [23, 40] de la qualité de l’attachement chez des enfants présentant des troubles de type opposant et défiant retrouvent que 80 % des 50 enfants des deux premières cohortes étudiées étaient classés comme insécures, qu’ils soient évitants, ambivalents ou contrôlants-désorganisés. Ceci est cohérent avec l’idée que l’attachement sécure puisse opérer comme un facteur de protection, de résilience, dans un environnement à haut risque et que l’insécurité de l’attachement, combinée avec l’adversité familiale, puisse contribuer fortement à la survenue ultérieure de problèmes de comportement. L’expérience clinique, comme celle de De Klyen et al. [12] suggère l’importance d’un attachement insécure aux deux parents dans les troubles du comportement agressif. Nombre d’études montre qu’il existe plus particulièrement des liens entre l’attachement désorganisé et l’agressivité. Ainsi, pour Lyons-Ruth [29], 71 % des jeunes enfants évalués comme « hostiles » étaient désorganisés à l’âge de 18 mois ; et l’association d’un faible QI et d’une désorganisation de l’attachement prédisait de façon significative la survenue de troubles dits externalisés à l’âge de 7 ans. Pour Shaw et Vondra [38], à partir d’un échantillon de 100 jeunes enfants ayant de multiples facteurs risque, la qualité de l’attachement à 12 mois était un facteur de prédiction des problèmes de comportements à l’âge de 3 et 5 ans. Ainsi, 60 % des enfants classés comme désorganisés à l’âge de 12 mois montraient des niveaux cliniques d’agression, alors que 31 % seulement des évitants, 28 % des ambivalents et seulement 17 % des enfants sécures montraient de tels niveaux. Greenberg et al. [22] insistent sur quatre dimensions permettant de prédire le risque pour un enfant de recevoir un diagnostic de trouble du comportement (de type oppositionnel) ; à savoir, le tempérament de l’enfant, les stratégies parentales inefficaces, l’adversité familiale élevée et l’attachement insécure. Ici, un enfant avec un risque dans moins de deux de ces domaines a fort peu de chance de recevoir un tel diagnostic, alors que le risque est bien plus élevé s’il a deux ou plus de ces facteurs. Cette étude confirme l’importance de l’accumulation des facteurs de risque. Ainsi, l’attachement désorganisé serait un facteur de risque, parmi d’autres, de comportement inadapté [19, 33]. Enfin, une interaction gène-environnement, entre l’équipement génétique et l’attachement, est potentiellement importante à reconnaître. Ainsi, chez les singes rhésus porteurs de l’allèle muté du 5-HIAA (acide 5-hydroxyindolacétique), la sécurité de l’attachement tamponne le risque biologique là où l’insécurité permet son expression en terme de risque dépressif ou de trouble du comportement [43]. Les études de Lakatos et al. [27, 28] montrent que l’attachement désorganisé peut exister dans une population humaine non clinique, à un taux élevé (15 %), et leur étude récemment répliquée montre que cette désorganisation s’associe significativement avec des caractéristiques génétiques spécifiques sur le récepteur DR-D4 de la dopamine. Cependant, Bakermans-Kranenburg et van IJzendoorn [2] ne retrouvent pas cette association sur une population pourtant plus large. Enfin, l’étude de Dunedin [10] indique que certains aspects de la résilience face à l’abus, à la carence et à la négligence, pourraient être liés à des caractéristiques génétiques et au port d’un allèle MAO (monoamine oxydase) spécifique. Certains sujets se sont montrés résilients face à des expériences d’abus et de carences et ne sont pas devenus eux-mêmes abuseurs ou violents, alors que les sujets porteurs du génotype symétrique étaient, quant à eux, exposés à un tel devenir.
Conclusion
Si les relations d’attachement peuvent aussi bien majorer les risques de troubles du comportement qu’être un facteur de résilience elles ne sont ni nécessaires ni suffisantes à l’expression de la psychopathologie. Ainsi, alors que l’agressivité semble être une conséquence courante de l’attachement désorganisé, tous les individus ayant un passé d’attachement désorganisé ne manifestent pas de problèmes d’agressivité. L’attachement désorganisé semble donc être, d’une façon plus générale, un facteur de risque de troubles du comportement [33] surtout s’il est combiné à d’autres facteurs de risque. Il pourrait être, comme l’écrit Fonagy [19], le point de départ d’une voie menant aux troubles des conduites. Mais les travaux de recherche qui étudient le lien entre attachement et troubles du comportement donnent encore des résultats peu spectaculaires, et révèlent des liens modestes, bien que significatifs. Ainsi, les premières études longitudinales donnent des résultats mitigés : dans les échantillons à faibles risques, peu d’effets ont pu être trouvés de l’attachement sur les troubles du comportement [3, 4]. En revanche, dans les échantillons à hauts risques, l’insécurité de l’attachement augmente nettement leur survenue. Des études restent à faire, particulièrement en France, sur l’intensité et la qualité du lien entre attachement désorganisé et troubles du comportement.
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